3e rencontre des pêcheurs artisanaux : « Pas d’argent pour les pirogues en polyester »

(Crédit photo : anonyme)

Une rencontre d’échange et de partage a réuni le mardi 21 aout, à Basra plus de 400 pêcheurs artisanaux mauritaniens, membres de l’union des coopératives « Le Mool ». Sécurité sur la plage, licence de pêche, désenclavement de la localité de Ndiago, étaient au menu des discussions.

Frappés de plein fouet par le marasme qui secoue le secteur de la pêche, les pêcheurs artisanaux, regroupés au sein de l’union des coopératives « Le Mool », ont tenu leur troisième rencontre annuelle le 21 aout. Objectif de cette journée, faire le bilan de leurs activités et parler des différents problèmes qui minent le secteur.
Au cours de cette rencontre, les pêcheurs ont évoqué le problème de la sécurité sur la plage et des difficultés qu’ils rencontrent pour obtenir la licence de pêche.
Sur ce dernier volet, ils ont déclaré que la nouvelle mesure prise par le ministère de la pêche d’interdire la licence aux propriétaires de pirogues en bois, est un frein au développement du secteur. Selon leur président, Yali Ndiaye, les pêcheurs n’ont pas les moyens d’acheter une pirogue en polyester qui coute 2 millions d’ouguiyas.
Cette rencontre était aussi une occasion pour la coopérative de venir en aide à deux de ses membres qui avaient perdu leur pirogue, lors des fortes intempéries. Pour leur montrer leur solidarité, chacun d’eux a reçu la somme de 470.000 ouguiyas. Cette somme dégagée sur fond propre, grâce aux cotisations, permettra aux bénéficiaires d’acheter une nouvelle pirogue.
Ils ont dénoncé aussi l’enclavement et l’absence d’infrastructures de leur localité, Ndiago qui selon eux ont permis l’exode des jeunes vers Nouakchott et Nouadhibou.
Déplorant l’absence et le soutien des autorités (Directrice de la pêche artisanale, DSPCM, Directeur du centre de coordination, Directeur Marché du poisson, le ministère) à cette rencontre, les pêcheurs ont appelé les pouvoirs publics à soutenir leur lutte qui vise à l’éradication du mono-filament la sécurité sur la plage et dans les eaux maritimes ; l’autorisation d’importer du matériel de pêche; la possibilité de réparer librement les embarcations endommagées ; l’implication des pêcheurs dans la gestion des affaires liées à leur profession.
Forte de plus de 2000 membres, l’union des coopératives « Le Mool » lutte aussi pour l’élargissement de la zone de débarquement réservée à leurs embarcations ; une meilleure gestion des ressources halieutiques et l’arrêt de l’importation du mono-filament, son utilisation et sa vente dans les magasins.
En début d’année, la coopérative avait organisé des « journées plages propres » au cours desquelles, d’importants moyens matériels et financiers furent dégagés pour rendre la plage plus accueillante.

 

 

Dialtabé

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 26/08/2012

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