Mauritanie : l’enseignement des langues nationales un défi pour l’AJDMR

(Crédit photo : anonyme)

{jcomments on}Le président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation Ibrahima Sarr persiste et signe la rupture de la réforme du système éducatif mauritanien avec l’enseignement et l’alphabétisation dans les langues nationales (Pulaar,Sooninké et Wolof).

Un prélude à un nouveau projet de société multiculturelle en Mauritanie.C’est ce qui ressort du rapport du parti à l’occasion des premières Assises nationales des Etats généraux de l’Education sous l’ère de Ould Aziz dont les travaux ont ouvert sur l’ensemble du territoire le 14 juillet dernier .

Enseignant et journaliste de formation Ibrahima Sarr sait de quoi il parle. En prônant la rupture avec le passé c’est tout le système politique mauritanien qu’il veut changer dans un pays où les gouvernements successifs depuis les indépendances en 1960 ont exclu sciemment et arbitrairement les langues nationales non seulement dans l’éducation nationale mais aussi dans toutes les instances nationales. L’audiovisuel les confinant à un rôle de figuration et d’amusement de la galerie. Le trublion médiatique ne pouvait pas manquer ce rendez-vous avec l’histoire pour rappeler à cette occasion que la langue arabe a toujours été utilisée comme but ultime de repersonnaliser l’homme mauritanien selon les propres termes du rapport issu du congrès congrès du Parti du Peuple Mauritanien (PPM) en juillet 1971 sous le régime du père de la nation Mokhtar Ould Daddah. Une politique volontariste pour écarter les communautés négro mauritaniennes de tous les pouvoirs du pays. Hier comme aujourd’hui c’est la longue marche pour le leader de l’AJDMR qui se démarque des chefs de l’opposition en gelant sa participation au niveau de la coalition de l’UPR. Déjà l’année dernière il s’était adressé dans sa langue maternelle aux personnalités du parti de la majorité contribuant ainsi à rehausser le débat linguistique en Mauritanie. Avec cette nouvelle contribution pour les Etats généraux de l’éducation nationale, le défenseur des langues nationales fait des propositions concrètes pour l’alphabétisation et l’enseignement en pulaar, sooninke, wolof et arabe .Il sera question pour l’écolier négro-mauritanien d’apprendre dans sa langue maternelle tout comme l’écolier arabe mais avec l’obligation pour tous d’apprendre une seconde langue du pays et qui sera complétée par une des grandes langues de communication au choix entre le français, l’anglais ou l’espagnol. Cette réforme de rupture ne vise pas à affaiblir l’arabe mais replace le français comme langue d’ouverture et les langues nationales langues d’enseignement au même titre que l’arabe. Les psycho pédagoques, linguistes et experts de l’éducation s’accordent à penser que l’enfant apprend mieux dans sa langue maternelle et maîtrise parfaitement les autres langues.Un véritable plus pour l’épanouissement et le développement de l’enfant .Et in fine pour le pays un atout considérable pour son décollage sur tous les plans.En effet aucun pays au monde n’a utilisé une langue étrangère pour se développer. La Mauritanie ne fera pas exception. C’est tout le sens du nouveau projet de société multiculturelle que propose l’enfant du Fouta, candidat malheureux aux présidentielles de 2009 et qui est convaincu que sa réforme pourrait contribuer à la formation d’un bon citoyen mauritanien débarrassé de tout chauvinisme. Et ce serait un énorme gâchis et un recul encore de plusieurs années si les Assises nationales de l’éducation faisaient fi à cette contribution qui s’inscrit parfaitement dans la perspective d’une nouvelle cohabitation et d’une nouvelle citoyenneté en Mauritanie.

Bakala Kane

(Reçu à Kassataya le 19/07/2012)

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