Politique: Le temps des inquiétudes

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La Coordination de l’Opposition Démocratique (C.O.D) vient de boucler une seconde tournée dans le pays où elle a sillonnée les régions de la vallée du fleuve. Partout, où elle a été de Rosso, à Sélibaby, en passant par Aleg, Kaédi, Boghé et bien d’autres cités, pour finir sur Ouad Naga et Boutilimit, le refrain était le même: Le départ du président de la République.

L’appel à un dialogue ou à des réformes n’est plus d’actualité chez la C.O.D. Elle ne veut plus, désormais, entendre parler de Mohamed Oul Abddel Aziz. Mohamed Ould Abdel Aziz, lui, n’entend pas la C.O.D, ou feint ne pas l’entendre.

La relation ou la non-relation entre le premier citoyen du pays et la C.O.D se définit ainsi. Maintenant, la question se situe, d’une part, au niveau de la capacité de la C.O.D à pouvoir mobiliser les moyens pour son ambition. Et, dépend, d’autre part, des aptitudes du président à maintenir, dans la durée, le statu quo.

Depuis qu’elle a plafonné son ambition, la C.O.D s’est montrée beaucoup plus souple, plus réactive, quand il s’agit de réagir, sur le vif, à n’importe quelle question qui se fait d’actualité. On se souvient, à juste titre, de sa réaction prompte à la proposition, ou la remise sur table du dialogue re-dialogue, faite, soi dit en passant, par Mohamed Ould Abdel Aziz, à l’occasion d’une visite ‘’inopinée’’ à l’hôpital Mère et enfant.  ‘’ L’évocation du dialogue par le président traduit, d’une manière irréfutable que celui-ci reconnaisse, enfin qu’il y a une crise réelle, déclare la C.O.D, dans un communiqué rendu public, moins de vingt quatre heures’’.

Une ambition au diapason…

Au cours de sa récente tournée, la C.O.D qui a parlé de l’impossibilité d’entente entre elle et Mohamed Oul Abdel Aziz, a réussi d’attirer le soutien de quelque personnalité de marque. On note, dans ce cadre, l’alliance symbolique du Colonel à la retraite, Abderrahmane Ould Boubacar, membre du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie, ( transition 2005-2007), celui-là qui a été nommé chef d’Etat Major National, par le Président, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, un certain matin du 06 août 2008. Une nomination rendue caduque par le coup d’Etat survenu, ce jour-là. La C.O.D a connu également, en son sein, l’engagement de plus en plus ferme, des personnalités, assez modérées traditionnellement. Des hommes de l’ombre, tels que le groupe de Moussa Fall,  ont fait, lors de la dernière tournée, des apparitions et des interventions plus radicales que celles définies, implicitement, dans leur grammaire politique.

Aussi, ces petits développements se greffent-ils sur le substrat ‘’air du temps’’, marqué, on le sait, par des révolutions tous azimuts et des foyers de tensions naissants aux frontière du pays. Les mouvements estudiantins, survenus récemment chez nous, suivis d’une série d’arrestations dans ces milieux, dont, d’ailleurs 10 étudiants continuent à croupir derrière les grilles de prison, sont tant de petites flammes qui permettraient à la C.O.D de maintenir, au diapason, son ambition.
On ne saurait occulter, ici, les saignements de la majorité dont l’écoulement continue progressivement. Après, l’abandon du bateau présidentiel par Saleh Ould Hanenna, Ibrahima Sarr arrive le tour de Mohamed Ould Lek’hal.

Le président se trahit…
Même si Mohamed Ould Abdel Aziz s’emploie à masquer ses inquiétudes vis-à-vis d’une situation de crise certaine, il se trahit quelque peu en faisant d’une défection, au niveau de l’IRA, un exploit incommensurable. La sortie annonce, sur les antennes de la télévision nationale d’une audience accordée, par le président de la République à un membre de l’I.R.A de Biram Ould Dah, décale un peu avec l’assurance qu’on s’évertue à cultiver dans le palais ocre. Un palais qui jusqu’ici déconsidérait, à la diabolisation, ce mouvement de lutte anti esclavage auquel on refusait la reconnaissance légale.

Toujours dans la manifestation des inquiétudes qu’on s’essaie, là-haut, de faire taire, la langue de bois s’invite de plus belle. Les médias  publics et ‘’assimilés’’ se chargent, à cet effet, de ressasser, à longueur de journées ‘’ les réalisations du guide éclaire’’. Des réalisations qui s’oublient sur le terrain. Et, s’oublient même, semble-t-il, dans les réunions hebdomadaires du conseil des ministres. Des rencontres qui se font, sur fond, de grandes colères présidentielles, que  Mohamed Ould Abdel Aziz consacre, depuis, au moins les derniers rendez-vous hebdomadaires, rapporte une source ministérielle, à des sermons acerbes à l’adresse de ses plus proches collaborateurs. 

Entre une opposition qui révise, désormais, son  ambition à la hausse ; et un président qui révise, de fait, son courage, à la baisse, serait-on, à la  veille d’action spectaculaire. Laquelle ?

Abdelvetah Ould Mohamed

Source  :  Biladi via Noor Info le 25/02/2012

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