Le ministre marocain des Affaires Etrangères s’est rendu en Mauritanie, afin d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations intermaghrébines.
Le ministre marocain des Affaires étrangères Saadeddine El Othmani est arrivé à Nouakchott le mardi 14 février pour s’entretenir avec le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
« Nous voulons insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales ainsi qu’à la coopération intermaghrébine en général, » a déclaré El Othmani après la réunion.
Le chef de la diplomatie marocaine a remis à Abdel Aziz un message du Roi Mohamed VI l’invitant à lui rendre visite à Rabat.
« Il existe une forte volonté commune de construire et de développer des relations fortes, à l’avenir, dans le domaine de la concertation politique mais aussi aux niveaux économique, culturel et autres, » a-t-il expliqué.
La visite d’El Othmani est intervenue deux jours après la fin du tour du Maghreb réalisé par le Président Moncef Marzouki. Lors d’un entretien réalisé à Nouakchott la semaine dernière, Marzouki avait appelé l’Algérie et le Maroc à « contourner » le problème du Sahara occidental pour réactiver l’Union du Maghreb.
A ces remarques, El Othmani a répondu que les deux pays étaient prêts à « laisser ce problème entre parenthèses ». L’ouverture des frontières algéro-marocaines est imminente, a ajouté le ministre marocain.
« J’ai récemment effectué une visite officielle en Algérie, dans le cadre de laquelle j’ai été reçu par le Président Abdelaziz Bouteflika et de nombreux officiels, et nos points de vue concordaient, » a-t-il dit.
Le Chef de la Diplomatie marocaine a insisté sur « la redynamisation de l’UMA, qui constitue actuellement une priorité et une perspective stratégique pour toutes ses composantes ».
L’observateur politique Mohamed Ould Haja a déclaré à Magharebia avoir constaté « l’existence d’une nouvelle atmosphère dans la région du Maghreb, orientée vers le développement de relations positives ».
Il a toutefois appelé à la prudence, déclarant que la « mise en suspens » du problème du Sahara Occidental ne constituait pas une « solution définitive ».
La tendance islamiste dans la région « cherche à consolider, entre les nations, des facteurs communs, afin de combler les écarts et d’aplanir les différences sur les questions qui font l’objet de désaccord, en mettant en sommeil des problèmes comme celui du Sahara Occidental, le plus grand conflit de la région, et en le passant sous silence, » a déclaré Ould Haja. « Cela ne signifie pas que les choses ont été réglées. On assiste, au moins, à une tentative de développer les aspects sur lesquels on est parvenu à un accord, ce qui peut pousser la situation à prendre une tournure positive. »
Pour sa part, le journaliste mauritanien Mohamed Ould Oubeida Sharif soutient que le Maroc et l’Algérie devraient faire preuve de « plus de sincérité ».
« Les compliments constituent la plus grande menace qui pèse sur la reprise du rêve maghrébin, » a-t-il expliqué. « Le tact politique à lui seul ne permettra ni de résoudre la situation, ni d’écarter les différences existantes. Naturellement, si le Maroc et l’Algérie avaient déjà aplani cette crise, la situation prendrait sans aucun doute une tournure positive. Mais une interaction véritable est nécessaire entre les deux pays, car tous deux ont des positions stratégiques importantes parmi les pays du Maghreb. »
El Othmani a également rencontré son homologue mauritanien Hamadi Ould Hamadi. Tous deux ont passé en revue les perspectives de coopération entre la Mauritanie le Maroc, ainsi que les moyens de promouvoir cette coopération tout en servant leurs inétrêts communs.
Concernant l’état des relations entre le Maroc et la Mauritanie, le diplomate Mohamed al-Amin a relevé que la visite d’El Othmani avait permis de donner de nouvelles assurances quant à la force des liens mutuels.
Les relations entre les deux pays s’étaient détériorées après l’expulsion, par la Mauritanie, du directeur du bureau local de la MAP en décembre dernier pour « pratiques contraires à sa profession ».
« Il est normal d’avoir des problèmes, » a commenté El Othmani . « Tous les voisins ont des problèmes. C’est une chose normale dans la vie, même entre époux. Il y a une forte volonté de résoudre, par voie diplomatique et par voie de dialogue, toutes les questions sur lesquelles il y a des différends. »
« Les relations entre les deux pays sont fortes et nous sommes heureux d’un tel rapprochement entre les pays maghrébins, » a conclu le ministre marocain.
Raby Ould Idoumou
Source : magharebia le 16/02/2012
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