Glissement de sens

Le gouvernement a examiné et adopté un projet de loi organique fondant la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), à l’occasion de sa réunion hebdomadaire – anticipée – le mercredi 7 décembre.

Il s’agissait, nous renseigne le communiqué officiel, de concrétiser «l’accord politique résultant du dialogue national entre la majorité présidentielle consolidée et des partis de l’opposition, APP, El Wiam, Hamam et Sawab», lors d’assises tenues du 17 septembre au 19 octobre 2011. Le texte met sur orbite «une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), en définit la mission et les règles d’organisation et de fonctionnement, conformément à la volonté, commune entre les différentes parties, de mettre en place un système électoral serein et transparent».
Parmi les obstacles à vaincre, avant l’organisation de cette concertation, véritable accouchement par césarienne, figurait une revendication, claire, des amis du président Messaoud Ould Boulkheir: ils tenaient, absolument, à un dialogue pouvoir/opposition, pour éviter une palabre aux résultats aléatoires, impliquant une «majorité» aux contours mal définis voire brouillés, dans un régime politique marqué par la concentration de tous les pouvoirs aux mains d’un seul homme. Du coup, l’emploi de l’expression «majorité présidentielle consolidée», en place du terme «pouvoir», dans le communiqué du gouvernement publié dans la soirée de mercredi, apparaît comme un glissement de sens. Dans le contexte mauritanien, les deux formules ont-elles le même contenu politique? Le diable se cachant, souvent, dans les détails les plus anodins, les signataires de l’accord d’octobre 2011 doivent rester vigilants, pour lui éviter une forme «bancale». Celle qui réduirait sa portée à un simple partage de postes, dans la nouvelle CENI. A effet purement médiatique, destinée à la consommation extérieure…

Amadou Seck

Source  :  lecalame.info le 13/12/2011

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