L’ombre de Bourgi dans les coulisses politiques de Nouakchott

Durant le coup d’Etat contre le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi , un renversement spectaculaire des positions avait profité au meneur du putsch.

Les applaudisseurs de tous les temps ont retourné leurs vestes aux nouvelles autorités.Il fallait accepter de composer avec tout ce monde en attendant de faire le tri, le moment venu.Sur la liste d’arrivée d’irréductibles barons ont été omis.D’autres attendent toujours.Après avoir tenu tête sur tous les fronts, le FNDD avait fini par craquer sous les jeux subtils de la machine françafrique.Les passages présumés en Mauritanie du tristement célèbre Robert Bourgi ….
(durant la transition et après l’élection présidentielle) introduit auprès du Président Aziz par l’homme d’affaire mauritanien aujourd’hui à l’étranger Mohamed Ould Bouamatou sous les bonnes recommandation de Wade, ont permis à bien des égards de rendre le pouvoir de l’ex-général fréquentable . La main du président Wade, puis la fracassante médiation du défunt guide libyen sont venues faire le reste. Le porteur des mallettes d’argent aurait ainsi fait infléchir la position de la France qui, au départ était hostile au coup d’Etat et avait voulu même chercher à chasser les putschistes du pouvoir pour rétablir le président élu dans ses fonctions. La forte influence de l’avocat français et conseiller officieux de Sarkozy a permis de renoncer à cette option. L’union africaine elle aussi se contera de brandir l’arme de la suspension et de sanctions contre le régime de Aziz. « L’indésirable » deviendra le chef de file des médiateurs de l’UA en Côte-D’ivoire et en Libye. Mais bien de choses se sont passées après l’installation officielle de l’actuel homme fort de Nouakchott notamment de ses rapports avec ses anciens soutiens ayant fait peser de tout leur poids pour avaliser le coup d’Etat militaire contre Sidioca. Dans l’armée, le partage des privilèges est net. Dans les hautes fonctions politiques et la grande administration, les proches du boss ont été servis. Il y a encore ceux qui attendent leur touret qui semblent perdre patience. Aziz hésite à se débarrasser de certains sans savoir comment. La tête du PM l’homme fétiche de Aziz trône sous le poids des hésitations. L’entrée de la nouvelle opposition est encore à l’examen. Mais dans le monde des affaires les bonnes grâces du chef n’ont pas apparemment souri à certains magnats des finances privées. Une sourde bataille au sein du clan du Rais aurait bouté quelqu’un comme Bouamatou hors du cercle des privilégiés. Pour des raisons qui demeurent encore obscures. On parle de crise de confiance entre les deux cousins. Rien en tout cas ne semble plus aller comme avant au temps où le richissime homme d’affaire s’investissait sans compter dans la campagne politique de son futur président. Mais « la politique a des raisons que la raison ne connaît pas ». Pourrait-on pasticher Pascal. Aujourd’hui, le président Aziz a mis en place un dispositif politico-militaire qui a ses défenseurs comme ses nombreux détracteurs. Les susceptibilités tribales, ethniques et mêmes spirituelles mettent à mal un pouvoir exposé à toutes sortes de combines sournoises qui, à la longue peuvent laminer le système et fragiliser l’autorité du chef. Les coups les plus sévères viennent à l’intérieur du système. Autant dire qu’au sein des copinages post-rectification ça sent le roussi. Le président est sans doute bien placé pour le savoir. A moins qu’il ne manque de vigilance pour se prémunir contre d’éventuelles mauvaises surprises. Les amitiés d’hier sont les pires inimitiés qui puissent nuire….

Cheikh Tidiane Dia

Source :  Le Rénovateur le 04/12/2011

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