Boutilimit-Nouakchott : 150 kilomètres à pied pour dire non à l’esclavage

Après six jours de marche, les militants de IRA Mauritanie (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) sont arrivés a Nouakchott vers 11 heures dans la mâtinée du 02 décembre 2013.
 

 

Ils viennent de Boutilimitt. Ils ont parcouru 150 kilomètres pour dire « Non a l’impunité accordée aux auteurs de pratiques esclavagistes en Mauritanie. »

Les marcheurs ont été accueillis au carrefour Madrid par d’autres militants. Du carrefour, ils ont encore battu le pavé vers la prison centrale. De la prison, ils sont allés à la Commission nationale des droits de l’Homme. Dernière étape, le ministère de la justice. « Après trois mois de sit-in devant la gendarmerie de Boutilimitt pour demander en vain justice pour Mouna Mint Hmeid, victime de pratiques esclavagistes, nous avons décidé de faire cette marche » a déclaré Brahim Ould Bilal, vice président de IRA. Il a ajouté « deux de nos militants qui participaient a ces sit in sont en prison a Rosso. Nous avons donc décidé de faire cette marche pour dénoncer l’impunité dont jouissent les esclavagistes en Mauritanie. » L’arrivée des marcheurs de l’RA a Nouakchott, coïncide avec le 02 décembre, journée internationale de l’abolition de l’esclavage. « C’est pour nous, une façon de célébrer cette journée et de célébrer un autre événement dont ont parle curieusement très peu en Mauritanie, il s’agit de notre président, le président de IRA, Biram Ould Dah Ould Abeid qui recevra, le 10 décembre, le prix des droits de l’Homme des nations Unies… »
 

Kambouda Coulibaly, fait partie des marcheurs, il est essoufflé devant le ministère de la justice. « Nous avons marché pour pousser les autorités mauritaniennes à appliquer les lois contre l’esclavage. La marche était difficile et ce qui nous permis de résister, de tenir, c’est la détermination et la conscience de la justesse de notre cause » dit Coulibaly.
 

Aminata Alassane Dia, elle, n’a pas marché. Elle est cependant venue accueillir les marcheurs. « La Mauritanie ne peut avancer sans un engagement de toutes ses composantes contre l’esclavage. Cacher la réalité des pratiques esclavagiste est un vain combat » dit Aminata.
 

Devant la Commission nationale des droits de l’Homme, Balla Touré de IRA Mauritanie a pris la parole : « Nous avons transité par là, par la Commission nationales des droits de l’Homme, pour exprimer notre étonnement. Cette commission censé être du coté des victimes, de ceux qui souffrent des violations des droits de l’Homme, brille par son silence… » Touré ajoute « Nous dénonçons la détention de Bah Ould Bousbah et d’autres qui ont pour seul tord d’avoir dénoncé les pratiques esclavagistes. Le monde libre a attribué à Biram Ould Dah Ould Abeid, notre président le prix des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. Cette consécration montre que nous sommes sur le bon chemin que notre combat est juste et noble, que ce que nous dénonçons en Mauritanie est une réalité… »

Khalilou Diagana

 

Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page