«L’impact de l’enrôlement sur l’unité nationale.» Grace au centre mauritanien pour la communication et les études (CMCE), des mauritaniens de différentes sensibilités ont pu débattre de ce thème, jeudi dernier à Nouakchott.
Pour une fois, les controverses autour des opérations d’enrôlement ont eu pour cadre, non pas les tirs a balles réels contre les manifestants, les gaz lacrymogènes….mais un espace libre avec des politiques, des journalistes, des représentants de la société civile…
Dés l’entame de la conférence, Rassoul Ould El Khal, président du centre, a fixé les enjeux du débat en ces termes : « un sujet d’actualité qui nous interpelle tous, particulièrement après les récents évènements regrettables ; un sujet qui relance la question de l’unité nationale et la nécessité de la préserver davantage. Car sans le raffermissement de celle-ci et la paix sociale, l’avenir de notre pays est compromis et aucun développement n’est possible.»
Ould El Khal a ensuite posé les questions qui entourent les aérations d’enrôlement et les manifestations : « quel est son impact sur l’unité nationale ? Est-ce que cette opération vise à exclure l’une des communautés du pays ? Qu’est ce qui explique les craintes de certains citoyens de perdre leur mauritanité ? A qui profitent les violences qui ont accompagné cette opération ? Ces troubles ne menacent-ils pas l’existence même de l’Etat ? Y a-t-il des mains occultes qui manipulent les manifestants ? »
Yagoub Ould Lemrabott, administrateur à l’agence national des registres des populations et des titres sécurisés, a traité des aspects techniques et juridiques des opérations d’enrôlement. Il s’est aussi évertué à rassurer en indiquant que « depuis le début du recensement, seuls 180 cas ont été jugé non conformes… »
Abdoul Birame Wane, coordinateur du mouvement « Touche pas à ma nationalité » a repris tous les griefs fait à cette opération d’enrôlement par son mouvement. Par rapport au thème de la conférence, il a martelé « « c’est un ensemble de pratiques et de convictions qui mènent à l’unité nationale, pas seulement des mots. On s’amuse avec l’Unité nationale; on nous parle de l’unité nationale pendant qu’on tue un enfant de 16 ans qui ne faisait que manifester… » Il a ajouté qu’au niveau des centre d’enrôlement « le noir est présumé sénégalais ou malien… »
Ba Abdoulaye Mamadou, ancien porte parole du président Sidi Ould Cheikh Abdellahi et spécialiste des questions des minorités et Mohamed Vall Ould Bellal, ancien ministre, ont ensuite pris la parole.
Par la suite avec les différentes interventions du public, les débats ont été vif et par moment, surchauffés.
Fondée le 23 Juin 2011 le «Centre Mauritanien pour la Communication et les études», CMCE, est une institution de recherches crée à Nouakchott (Mauritanie) par un groupe de professionnels des médias, d’intellectuels et de chercheurs pluridisciplinaires.
Ses objectifs sont, entre autres, Eclairer l’opinion publique sur les événements de la scène nationale, sous régionale et internationale, Promouvoir la culture du dialogue et enraciner la démocratie et les valeurs citoyennes et Mettre une offre de qualité à la disposition des décideurs et acteurs politiques, sociaux et économiques pour répondre à leurs besoins en matière d’études, de consultations et de conseils.
Khalilou diagana
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 09/10/2011
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