Quand les pachydermes de l’APP se battent…

Le parti de Messaoud Ould Boulkheir vit des moments d’incertitudes.Situé depuis plusieurs mois dans une zone de turbulence provoquée par une guerre qui sévit dans ses rangs et qui oppose ses pachydermes politiques,

 

 

d’aucuns se demandent si cette formation politique sortira indemne de cette bataille.Le moins que l’on puisse dire est que cette rude épreuve a déjà livré le début de son épilogue à l’issu duquel des sanctions et non des moindres sont tombées.

Une mesure disciplinaire a frappé certaines des figures de proue de ce parti dont le secrétaire général de la CLTM et un ancien ministre tous des poids lourds politiques de APP. Le malaise était perceptible depuis longtemps mais les bonnes volontés tentaient à chaque fois de ramener le calme dans la maison. Le commandant de bord de ce grand chalutier partagé entre l’assemblée nationale et son parti n’a plus le temps de réflexion politique nécessaire pour remettre de l’ordre dans le péristyle au point que des divergences de fonds laissent des plaies béantes qui n’arrivent pas à être pansées comme il faut. Cette fois la blessure est restée longtemps ouverte. Et la rupture est sans surprise arrivée après des mois de crise. Et là où cela risque de faire mal c’est quand c’est une aile qui défend l’orthodoxie de l’idéologie originelle d’El Hor qui tape du point sur la table pour demander le respect du mouvement des lignes. Ce que le vieux combattant devenu un sage se refuse de cautionner du fait que le parti est un et indivisible. Messaoud ne veut pas entendre parler de sensibilités au sein de sa formation pourtant composite. Chose d’autant plus difficile à admettre qu’il porte les couleurs d’un parti constitué idéologiquement d’un socle nationaliste. Ecartelé entre ses camarades de lutte de El Hor qui tiennent à préserver l’honneur d’un combat qui leur a valu un long et harassant parcours jalonné de sacrifices et d’un autre côté suivi à la loupe par des caciques de l’aile nassériste qui n’hésitent pas à rappeler le chef à ses engagements dès qu’ils sentent le plus petit dérapage, Messaoud Ould Boulkheir n’a pas les coudées franches, quand les tensions agitent la citadelle multicolore de APP. Le départ de ce groupe devenu ingérable par le grand matou de l’alliance populaire et progressiste risque de provoquer des fissure au sein du parti et ouvrir la porte aux défections dans les rangs d’une jeunesse Haratine acquise au combat mené par les ténors de la lutte anti-esclavagiste dirigé par Boubacar Ould Messaoud et le jeune percutant Birama Ould Dah. Qu’est –ce que APP sans cette frange d’activistes qui incarnent le changement et la relève ? Autant dire que cette grande formation qui jouit encore d’une popularité au sein du landernau politique mais surtout dans les masses populaires, vit des moments difficile. Espérons qu’après une période d’apogée, cette déchirure ne consacrera le déclin d’un parti qui a su se tailler une place de premier rang dans le paysage politique et qui fédère largement les composantes nationales.

Cheikh Tidiane Dia

Source  :  Le Rénovateur le 21/04/2011

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