Fusion acquisition de Red Back par le géant Kinross : Encore une fois, la Mauritanie grugée

or-mrLa Mauritanie a-t elle laissé lui filer sous le nez plus d’un demi milliard d’ouguiya ? Ou cela est il allé dans d’autres poches. C’est en tout cas les questions qu’on devrait très légitimement se poser en voyant l’accord signé la semaine dernière entre le ministre ougandais de l’Energie

Hilary Onek et Graham Martin Directeur général de Tullow Oil Plc. Petit rappel des faits : L’actualité économique de l’Ouganda, en particulier le secteur pétrolier était depuis près d’une année marqué par une bataille fiscale opposant le gouvernement ougandais à la société canadienne Heritage.

Motif du différend, la vente à la société pétrolière britannique Tullow Oil des actifs ougandais du canadien Heritage; le groupe canadien refusant de verser un montant de plus de 400 millions de dollars de taxes demandés par le Trésor public ougandais sur cette transaction de 1,45 milliard de dollars. En effet, Heritage estimait que cette taxe sur ses bénéfices n’était pas en vigueur lors de son installation en Ouganda et décida dès lors, de verser seulement 121 millions de dollars tout en plaçant le solde sur un compte bloqué en attendant la résolution du litige.
Cependant, ces discussions qui ont retardé d’autres projets de l’entreprise ont trouvées un terme permettant à Tullow Oil de vendre un tiers de sa participation en Ouganda aux sociétés française Total et à la chinoise CNOOC.
En vertu de cet accord, Tullow versera finalement 469 millions de dollars à l’Ouganda dans le mois qui vient. Cette somme recouvre en plus de la première transaction, les taxes sur les plus-values associées à la vente de parts à Total et CNOOC.
Pour la Mauritanie rappelez vous il y a quelques mois, le QDN écrivait à propos de la fusion acquisition de Red Back par le géant Kinross: « Il est bien entendu inutile de souligner que pas le moindre dollar ne rentre dans l’escarcelle mauritanienne du fait de cette transaction. Ainsi du fait de l’inévitabilité de notre propre code minier, notre sous sol peut être ‘’vendu’’ sous notre nez sans qu’au moins on nous paye une taxe sur la transaction. Mais on en est pas à une injustice près ! »
Ainsi la transaction entre ces deux sociétés a été estimée par les analystes financiers à 7,1 milliards de dollars. Red Back, basée à Vancouver, est une société qui s’est focalisée sur des gisements en Afrique, dans des contrées peu prospectées. Elle détient deux projets majeurs, Chirano au Ghana et surtout Tasiast en Mauritanie. En 2009, elle a extrait de ses mines mauritaniennes un peu moins de 200.000 onces de métal jaune constituant plus de la moitié de sa production pour un coût d’exploitation beaucoup moins élevé que pour Chirano. En avalant Red Back Mining, Kinross Gold s’est attaqué à la sixième place du classement mondial des producteurs d’or, occupée actuellement par son compatriote Goldcorp. Elle recolle également au futur ensemble qui pourrait naître de la fusion entre les australiens Newcrest Mining et Lihir Gold. Tout cela derrière le dos de poids lourds du secteur aurifère comme Barrick, Newmont et Anglogold Ashanti. Bien sûr on nous mettra en avant la convention minière signée entre Tasiast et la Mauritanie. Et encore une fois nous répondrons que celle-ci n’est pas du Coran et qu’elle peut raisonnablement être révisée à l’amiable. Car tout simplement quand elle a été établie Tasiast comptait produire 120 000 onces par an et le prix était de 700 dollars alors qu’aujourd’hui elle a quasiment doublé la production et le prix flirte avec 1300 dollars.
Bouna Cherif

Le Qotidien de Nouakchott



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