Tawoussoul tient conférence de presse à Tevragh-Zeina :Des propositions de sortie de crise au menu

tawassoul_logoChose promise, chose due ! Le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement, parti d’obédience islamiste modéré « Tawassoul » (opposition) a tenu un point de presse lundi 28 février, peu après 12 heures, à Tevragh-Zeina, face à un parterre de journalistes et de nombreux militants du parti.

Intitulé « la réforme avant qu’il ne soit trop tard », le document a d’abord brossé un tableau critique de la gestion politique, économique, social et culturel du pays par le pouvoir en place. Le parti a indiqué que la Mauritanie « connaît, depuis quelques temps, des situations qui ont touché les divers aspects de la vie », précisant que dans « le domaine social, la hausse des prix se poursuit, ajoutant à la pression déjà exercée par le chômage sur la vie des citoyens, notamment ceux à revenu limité ou initialement sans ressources ». Il a ajouté que l’opération « Solidarité 2011 pleine de tergiversations à l’origine, de suspicions dans ses choix et qui est un échec dans son application, n’a pu traiter, de manière sérieuse, la situation née de cette pression. »
Sur le plan politique, le parti « Tawassoul » a dénoncé « la poursuite du refus du dialogue par le pouvoir, donnant comme preuve à cela le monopole que le gouvernement exerce sur les médias publics et le retour à des pratiques et agissements propre au parti-Etat, ce qui constitue un réel danger pour la démocratie et la transparence ». Tawassoul a parlé des dossiers sociaux qui s’accumulent en dénonçant les hausses vertigineuses de prix des denrées de consommation courante, estimant que le rythme ascendant que ces augmentations suivent, occasionnent l’affaiblissement du pouvoir d’achat des citoyens, et fait perdre toute valeur aux augmentations des salaires et des revenus dans le pays. Pour le parti, le gouvernement doit mettre en place un système efficient de surveillance du marché et particulièrement de contrôle des prix des produits de première nécessité, en veillant à l’instauration d’un climat de liberté, de justice et de transparence qui favorise une saine concurrence entre les opérateurs économiques et les commerçants. Pour le parti, les autorités du pays endossent l’entière responsabilité d’une telle situation et de ce qui pourrait en résulter à l’avenir.
Réformes constitutionnelles et politiques

En outre, le document aborde d’autres questions de l’heure dont la gestion laisse à désirer, notamment : le chômage particulièrement des jeunes, la corruption, la lutte contre la gabegie, le népotisme, le favoritisme, le tribalisme etc, le refus du dialogue social avec les syndicats, l’unité nationale et la paix sociale, le retour des réfugiés dont la situation reste encore précaire, la gestion du dossier sécuritaire tout comme la gestion monolithique du pouvoir, la situation internationale (Côte d’Ivoire, Tunisie, Egypte). Tawassoul indique que toute réforme doit être réelle et crédible avant de faire état des propositions de réformes constitutionnelles, politiques et économiques qu’elle entend soumettre à tous les partis politiques. Ces réformes que le RNRD proposent ciblent entre autres : à engager une profonde réforme de la décentralisation ; renforcer les pouvoirs du parlement ; réformer la justice en vue de rompre avec l’instrumentalisation de la justice ; confier le ministère de l’intérieur et celui de la défense à des personnalités indépendantes ; aide d’appui à la presse privée indépendante ; réviser la politique sécuritaire du pays et le système électoral ; mettre en place une Céni réellement crédible ; faire des médias publics un outil au service des populations et du développement, combattre la corruption ; cultiver l’esprit de la citoyenneté et de l’unité nationale ; faire du caractère multi ethnique de la Mauritanie un principe ; réexaminer le dossier des déportés ; respecter la dignité du citoyen ; accorder une importance aux jeunes.

Après cette séance de lecture, Jemil Ould Mansour a planté le décor en intégrant le discours de son parti dans un cadre politique qui se résume par son opposition à l’esclavage, le caractère sacré de l’unité nationale, le dialogue ‘’sincère’’ entre les différents bords politiques, la libération de l’espace audiovisuel, la liberté aux défenseurs des droits de l’homme, le chômage. Puis il s’est prêté aux questions des journalistes.

Compte rendu, Moussa Diop 

 

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