Majorité ! = UPR

Parler aujourd’hui de majorité présidentielle en Mauritanie prête à sourire. Une majorité suppose des partis alors qu’il n’y en a aujourd’hui qu’un seul, l’UPR, qui accapare la scène politique nationale. Au nom du pouvoir, elle a réussi à confiner les partis politiques qui ont scellé pourtant avec elle l’acte de naissance de la CPM (Coalition des partis de la majorité) dans une sorte d’antichambre du pouvoir.

 Une sorte de non existence totale, n’eut été la présence, au sein du gouvernement de Moulay Ould Mohamed Laghdaf de Naha Mint Mouknass, présidente de l’UDP, au poste de ministre des Affaires étrangères, et dans les deux chambres du Parlement d’une bonne dizaine d’élus de la majorité qui résistent encore à l’appel des sirènes de l’UPR.
Aujourd’hui, le parti-Etat est au centre des débats qui secouent la Mauritanie. Le dernier congrès de l’UPR en est la preuve « flagrante ». Un PRDS bis est né. Défendant certes le président de la République et le gouvernement contre les attaques de l’opposition, la majorité (en fait, l’UPR) roule d’abord pour elle-même ! Le refus d’ouverture au dialogue n’est ainsi perçu par les observateurs que comme une crainte de voir retomber d’un cran la bonne cote de personnalités politiques qui entretiennent, à merveille, leur utilité pour le pouvoir. Mais cette majorité là, doit savoir que même s’il est exact que des améliorations ont été apportées au système de gestion du pays, aucune des «pollutions» (déviations du projet post-transitoire commun) que décrit l’opposition n’est un leurre; elles ne doivent pas être minimisées, elles sont des dangers certains, évitables pour la plupart. Le ciel de nos objectifs de démocratie peut redevenir clair, l’expérience de 2005-2007 le prouve. Nos administrations devenues cloaques peuvent redevenir limpides, la peur qui règne aujourd’hui au sein des sociétés dont les directeurs craignent les contrôles et les limogeages le montre. Il suffit seulement que la majorité arrête de tricher en aidant le président de la République à corriger le tir au niveau d’une lutte contre la gabegie qu’elle a cherché à orienter – uniquement – vers ceux qui ne sont pas du même bord. L’opportunisme qui prend le visage du nomadisme politique est inévitable, il est lié à l’insatisfaction de l’homme, à ses désirs, à ses ardeurs. Personne ne peut arrêter cette marche. A la classe politique tout entière de veiller à ce que les avantages en surpassent les conséquences fâcheuses.

Cheikh Tidiane Dia

Source  :  www.le-renovateur.com  le 18/07/2010

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