Mauritanie : le pacte républicain interpellé après la révélation sur le scandale des élections de 2023

Au lendemain des révélations sur le scandale informatique des élections de 2023 par un ancien élu, les observateurs s’interrogent sur l’avenir du pacte républicain signé entre l’UFP, le RFD et INSAV. Une bombe politique qui risque d’impacter les résultats du dialogue national à moins de cinq mois de la présidentielle.

C’est un coup dur porté aux recommandations du dialogue national controversé qui vient de se dérouler à Nouakchott mais c’est surtout la crédibilité du régime de Ould Ghazouani qui est secoué par ce scandale des élections 2023 qui pointe de graves corruptions par la CENI, censée être indépendante.

Au-delà c’est le pacte républicain qui risque d’être fissuré avec en première ligne l’UFP qui réclame la reprise des élections. Une requête qui apparaît très difficile à mettre en œuvre pratiquement à moins de cinq mois de la présidentielle. Et politiquement c’est impossible pour Oudl Ghazouani qui mètrerait en danger son fauteuil.

Ce positionnement de l’un des signataires du pacte républicain risque de faire voler en éclat le dossier sur la réforme du système électoral sans laquelle toute élection transparente et inclusive est une utopie. Cette manipulation informatique de la CENI est une grave atteinte au processus électoral et à la démocratie et met au grand jour les manœuvres politiques du pouvoir qui piège ainsi les deux principaux partis de l’opposition l’UFP et le RFD. Cette manigance donne raison à l’opposition au système absente au dialogue national encore moins consulté pour la charte républicaine.

Les observateurs assistent sans doute à un nouveau tournant des relations du chef de l’exécutif avec les leaders d’opposition qui pourrait impacter sur le rapport de force jusqu’ici favorable à Ould Ghazouani. Cette grosse tâche noire de sa gouvernance donne du grain à moudre aux candidats de la diversité et les autres non encore déclarés. Le chef de l’Etat devra tirer des leçons de scandale pour sauver la présidentielle de juin prochain qui s’annonce avec beaucoup d’incertitudes.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 22 mars 2024)

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