L’accord sur l’accueil des migrants que viennent de signer la Mauritanie et l’Union européenne dans la capitale mauritanienne cette semaine continue de susciter l’indignation de l’opposition mauritanienne qui pointe la menace de la sécurité nationale.
C’est l’opposition parlementaire doublement remontée par la levée de l’immunité parlementaire du député Biram Abeid et la gravité de l’accord sur l’accueil des migrants à Nouakchott, qui monte au créneau cette semaine pour alerter l’opinion nationale. Les observateurs partagent cette menace de l’unité nationale et de la cohésion sociale avec l’arrivée prochaine de migrants venant de l’Europe. Les exemples de la Tunisie et du Rwanda sont assez significatifs surtout dans un pays comme la Mauritanie profondément divisée depuis 1960. Une mauvaise cohabitation entre les différentes composantes nationales exacerbée par la gouvernance militaire de Ould Saleck à Ould Ghazouani.
Cet accord est révélateur d’un régime qui tourne le dos à l’avenir des générations et in fine la gestion des ressources naturelles. C’est également la complexité des crimes organisés transfrontaliers qui est pointée du doigt. Ce que Ould Ghazouani gagne d’une main avec des millions d’euros il le perd avec l’autre main avec une Mauritanie démographiquement explosive et incontrôlable.
Ce coup de poker du chef de l’exécutif est dangereux pour un pays considéré jusqu’ici stable dans la sous-région. En prenant la tête de l’UA Ould Ghazouani compromet une partie de sa politique africaine de l’immigration. C’est la pire manière de commencer un mandat africain.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 24 février 2024)
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