La révélation de 24 tonnes de sucre avariés dans un magasin à Nouakchott en août dernier par la direction de la protection du consommateur et de la répression des fraudes est considérée comme une opération de communication qui ne laisse aucun doute sur la transparence. Mais cet affichage médiatique cache bien des difficultés de lutte contre la fraude.
C’est la prolifération depuis 2019 de commerçants fraudeurs dont les magasins sont fermés après chaque contrôle et rouverts après le paiement d’une amende au trésor public, qui inquiète les observateurs qui pointent 117 cas en août dernier dans la capitale après la découverte de 24 tonnes de sucre avariées.
Les infractions varient entre des prix non rendus publics, des opérations de vente non facturées, le monopole et la spéculation des prix. Ce sont les produits avariés et périmés qui constituent de véritables dangers de la santé publique.
Les Mauritaniens sont assis sur des bombes alimentaires. Ajoutez à cela les médicaments périmés qui peuvent circuler avant le passage des gendarmes des consommateurs face à ces hors-la-loi devenus des professionnels de la fraude. Les tonnes de produits périmés saisis ces quatre dernières années dépassent l’imagination. Dans un pays où les commerçants font la loi sur les prix c’est difficile de durcir la législation contre les récidivistes fraudeurs. Finalement c’est peine perdue pour les citoyens qui signalent toute violation dans ce domaine.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 12 septembre 2023)
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