L’Equipe – Novak Djokovic n’a désormais plus de rival à sa hauteur. Le Serbe s’est adjugé son troisième Roland-Garros en prenant facilement la mesure de Casper Ruud (7-6 [1], 6-3, 7-5). Il devient le premier homme à compter 23 titres du Grand Chelem à son palmarès.
Il est seul, pour la première fois. Seul homme au sommet de sa pyramide de trophées. Novak Djokovic compte désormais 23 titres en Grand Chelem, un de plus que Rafael Nadal, trois de mieux que Roger Federer, les deux joueurs après lesquels il a couru toute sa carrière.
Quand il a pris le chemin des sommets de son sport, la montagne pouvait sembler infranchissable mais le Serbe de 36 ans a fini par atteindre le pic des immortels, dimanche, en remportant son troisième Roland-Garros face à Casper Ruud (7-6 [1], 6-3, 7-5). Il lui reste une femme à rejoindre sur une cime toute proche, Margaret Court et ses 24 titres en Majeurs.
L’occasion était tellement belle, sur une terre orpheline de Rafael Nadal, que le Serbe l’a saisie à pleines dents, ripaillant sur le Philippe-Chatrier pour écrire sa légende. Il a eu quelques accrocs, des sets perdus en route, un Alcaraz n°1 mondial menaçant mais « Nole » a géré tous les moments chauds à la perfection. La meilleure illustration, son incroyable efficience dans les jeux décisifs au cours de la quinzaine. Il en a disputé six, n’en a perdu aucun mais n’a surtout réalisé aucune faute directe dans cet exercice.
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Une réussite à la limite du rationnel mais qui explique sa mainmise sur ce sport. Seuls les géants ont cette capacité à se surpasser quand les enjeux montent d’un cran. Et il en a fait encore une éclatante démonstration face à Casper Ruud en finale. Pendant ce premier set, qui s’est étiré durant 1h22 de jeu, pas certain que le Serbe était le meilleur sur le court. Il avait le bras crispé (18 fautes directes, avant le tie-break), à l’image de ces deux horribles manqués en smash, dont l’un pour offrir le break à Ruud. Pendant quelques minutes, le scénario de l’US Open 2021, où il avait été rattrapé par la pression face à Daniil Medvedev alors qu’il jouait pour le Grand Chelem, a rôdé dans les coursives.
Troisième échec en finale pour Ruud
Mais Djokovic, patiemment, a refait son retard. Il a laissé Ruud briller, à l’image de ce point du 4e joueur mondial remporté après un tweener du bout du monde, mais ne l’a jamais laissé s’envoler. Et quand est arrivé le jeu décisif, le monstre à sang froid a jailli, déroulant un film déjà vu mais qui fascine toujours autant. Le Norvégien, certain de ses solutions avec son énorme lift malgré quelques petits signes de nervosité (lui aussi a concédé le break sur un smash manqué), s’est ratatiné au moment où le n°3 mondial retrouvait ses super pouvoirs.
Contre en coup droit long de ligne, petit passing suffisamment dosé, ace, le Serbe a sorti sa panoplie quand son rival s’enferrait dans des fautes. Le premier set seulement était en poche mais la messe dominicale était déjà bien dite. Pour sa troisième finale en Grand Chelem, Ruud n’a pas réussi à réaliser l’impossible et a concédé son troisième revers. Sur ce Central soudain trop grand, le Norvégien n’a plus vraiment rivalisé. Il a cédé son service dès le début du deuxième acte et n’a jamais eu la moindre occasion de refaire ce retard.
Lucile Alard
à Roland-Garros
Source : L’Equipe (France)
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