Elections 2023 Mauritanie :  la polémique sur la candidature à la députation de Ould Meguett est toujours d’actualité

En choisissant Ould Meguett comme tête de liste du parti El INSAF aux législatives du 13 mai prochain, Ould Ghazouani entend caser l’un des anciens les plus gradés de l’armée à la retraite et ancien chef de l’espionnage de la Mauritanie. Le chef de l’Etat fait la sourde oreille ainsi à toutes les accusations de violations des droits de l’homme portées contre lui par les organisations nationales des droits de l’homme.

C’est la présidence du futur perchoir qui se cache derrière ce choix politique de Ould Ghazouani qui entend faire revenir un ancien poids lourd de l’armée pour diriger le parlement. Après Ould Baya ce pressentiment revêt une triple signification pour les observateurs qui pointent une confirmation de la gouvernance militaire dans les postes stratégiques du pays avec la présidentielle 2024 en ligne de mire et la volonté politique de recasement affichée par le chef de l’Etat depuis 2019 et enfin la solidarité au plus sommet de l’Etat sur ce passé peu glorieux de la grande muette sur les années de braise de 1986 à 1992.

Cette politique d’impunité n’est pas partagée par les organisations nationales des droits de l’homme qui accusent le général à la retraite de graves violations des droits de l’homme. Ould Mguett est présumé tortionnaire dans l’assassinat des 28 soldats négro-africains en 1991 à la base militaire d’Inal et d’autres exactions notamment contre les dirigeants du premier mouvement de libération africaine FLAM en 1986 pour avoir publié le Manifeste du négro-mauritanien opprimé.

Ould Ghazouani fait la sourde oreille face à la page la plus sombre de l’histoire qui continue de fracturer la Mauritanie. Remettre Ould Meguet sur la scène nationale est politiquement incorrect et peut être considéré comme une volonté délibérée de tourner la page sans la réconciliation nationale.

Cette polémique ne cessera que si tous les présumés militaires coupables de violations entre 1986 et 1992 sont poursuivis devant la justice. Autrement dit l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993. Les Mauritaniens aspirent à la justice.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 17 avril 2023)

 

 

 

 

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