Mauritanie : la fuite en avant de l’ex-président Ould Aziz à l’index

En laissant fuiter l’information selon laquelle sa fortune proviendrait d’un don généreux d’un chef d’Etat arabe, l’ex-président Ould Abdel Aziz cherche à brouiller les pistes contre l’accusation d’enrichissement illicite de la justice.

Ainsi Ould Aziz aurait reçu plus de 50 millions de dollars. Une si grosse somme qu’il a oublié de déclarer au fisc mauritanien encore moins dans ses déclarations de patrimoine après sa réélection en 2014. Cette version probable peut être interprété comme un aveu de faiblesse qui concourt davantage à le dénigrer et à l’enfoncer parce qu’il s’agit de l’argent venu de l’extérieur. De l’argent dissimulé. C’est un don qui devait revenir au trésor public. L’ancien président pense ainsi tromper l’opinion publique.

C’est surtout sa défense qui pense rouler dans la farine leurs confrères de l’Etat sur la base de l’article 93 pour exiger la haute cour de justice pour leur client et pour haute trahison. Le recours au conseil constitutionnel qui a conduit à la suspension du procès pour 15 jours risque d’avoir l’effet boomerang c’est-à-dire que les sages pourraient valider la loi-anti-corruption que Ould Aziz avait lui-même promulguée en 2016. Cette demande d’inconstitutionnalité est une stratégie pour gagner du temps pour éviter les faits. Rattrapé par l’histoire Ould Aziz doit se rendre à l’évidence que 47 milliards d’ouguiyas sont déjà saisis par l’Etat mauritanien et auxquels il faut ajouter les milliards d’ouguiyas du clan familial.

Par ailleurs, les observateurs s’interrogent sur cette fortune qui laisse des zones d’ombre sur le fameux accord de non-agression qu’il aurait signé avec Al Qaeda en 2012 avec des versements mensuels équivalents à des millions de dollars à la nébuleuse organisation terroriste. Ce n’est pas un hasard si la Mauritanie est épargnée des attaques des Jihadistes depuis plus d’une décennie.