Le Monde – « It’s a heartache », c’est un chagrin d’amour. Ce mardi 14 février, jour de la Saint-Valentin, la chanson de Bonnie Tyler – du moins une version revisitée – était entonnée à pleins poumons par les supporteurs de la tribune Auteuil, quand l’arbitre anglais Michael Oliver a donné le coup d’envoi de la deuxième période du huitième de finale aller de la Ligue des champions (C1) entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le Bayern Munich.
Un choix musical prémonitoire : huit minutes plus tard, Kingsley Coman calmait les ardeurs du Parc des Princes, inscrivant d’une volée le premier et seul but d’une rencontre jusque-là atone. Kingsley Coman, l’ancien « titi », né dans la capitale et formé au PSG. Kingsley Coman, le joueur qui avait inscrit l’unique but, là encore, de la finale de C1 perdue en 2020 par les Parisiens.
Un petit coup au cœur, mais pas de quoi se noyer dans un océan de larmes. La tribune Auteuil se contente alors de changer de disque : elle a vu Kylian Mbappé commencer à s’échauffer sur le bord de la pelouse. L’homme providentiel qui avait été annoncé, un temps, indisponible après une blessure à la cuisse. Le meilleur buteur de la Coupe du monde au Qatar aussi, qui était, avant la rencontre du jour, meilleur buteur de cette édition de la Ligue des champions, avec l’attaquant de Liverpool Mohamed Salah (sept réalisations en six matchs).
Entré à la 57e minute, Mbappé n’a pas changé l’issue du match, remporté 1-0 par les Bavarois, mais il a eu le mérite de réveiller ses troupes : en première mi-temps, le PSG n’avait pas tiré une seule fois ; il termine la seconde avec neuf tentatives, dont quatre cadrées. L’attaquant a même trouvé par deux fois les filets (74e ; 82e), mais ses buts ont été refusés pour hors-jeu.
« Je n’étais pas censé jouer, je voulais aider les copains, apporter de l’énergie. On a tout essayé, on a travaillé jour et nuit et j’ai pu faire un bout de match », a expliqué le numéro 7 au micro de Canal+ après le coup de sifflet final. De cette soirée, Kylian Mbappé veut surtout retenir « la fin », pour mieux se projeter vers la suite : le match retour, le 8 mars, à l’Allianz Arena.
Oui, concède-t-il, le PSG a perdu. Oui, le PSG sera en ballottage défavorable. « Mais on a vu qu’on était capables de les mettre en difficulté, il faut que tous nos joueurs soient en bonne santé et aller là-bas pour gagner chez eux et se qualifier. »
« Nous étions la meilleure équipe aujourd’hui, mais il y a un deuxième pas à faire à Munich, reconnaît Julian Nagelsmann, l’entraîneur du Bayern. On a été dominateurs et on a été plus agressifs. Les statistiques ont été pour nous, et on aurait pu marquer un deuxième ou un troisième but. »
Sa formation aborde le second acte des huitièmes sur ses terres avec un regain de confiance. Reste que le technicien sait qu’il lui faudra composer, cette fois, avec un Mbappé à 100 %. « Kylian Mbappé peut changer n’importe quel match. Le PSG avec lui est meilleur que sans. Mais on aura de bonnes idées pour le contrer », promet-il.
Limiter la casse
Le retour de la Ligue des champions après trois mois de hiatus pour cause de Mondial avait des allures de couperet pour les Parisiens. Les hommes de Christophe Galtier auront réussi à limiter la casse qui leur était promise face au champion d’Allemagne. Un Bayern qui n’a perdu qu’une rencontre lors de cette saison – à Augsbourg (1-0), le 17 septembre 2022, en Bundesliga – et surfe sur une série de dix-neuf matchs sans défaite.
Car si le PSG est toujours en tête de la Ligue 1, il peine depuis la reprise des compétitions, à la fin de décembre 2022. Le club ne compte désormais que 5 points d’avance sur son dauphin, l’Olympique de Marseille (OM) – qu’il retrouvera en championnat le 26 février. Les Parisiens, qui n’avaient pas connu un seul revers pendant la première partie de saison, ont été surclassés en Ligue 1 par Lens, Rennes et Monaco. Ils ont aussi été sortis de la Coupe de France par leurs grands rivaux phocéens. Quant à leurs victoires, quatre des cinq glanées dans les dix dernières rencontres l’ont été au détriment de formations en difficulté en championnat, ou de petites équipes en Coupe de France. En une semaine, les Parisiens viennent d’enchaîner trois défaites…
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