Mauritanie : Ibrahima Sarr invite une partie des Beïdanes à briser le tabou du racisme d’Etat

En ouvrant le congrès ordinaire de l’AJD-MR à Nouakchott pour pointer du doigt la situation mourante des négro-africains, Ibrahima Mocktar Sarr invite une partie de la composante arabo-berbère à se mettre en première ligne pour combattre le racisme d’Etat.

C’est une véritable rupture que le chef historique de l’AJD-MR demande à une partie de la composante arabo-berbère confinée dans le statu quo depuis 1960. Ibrahima Mokhtar Sarr affiche ainsi la couleur de ce premier conclave du parti à la veille des prochaines élections.

Les observateurs s’attendent à un congrès de clarification d’un des partis de l’opposition dite opposition antisystème et dont le chef est un ancien prisonnier de Oualata sous le régime du génocidaire Ould Taya. C’est un rescapé qui a fait ses preuves dans la politique. Trois fois candidat malheureux aux présidentielles, le président de l’AJD-MR cumule un capital de confiance et de leader très apprécié par les Mauritaniens dans leur diversité.

A la veille des élections, ce congrès est la confirmation d’un président qui a traversé tous les déserts pour bruler une cartouche importante, la prochaine réunification CVE-CVE-VR à laquelle aspirent les populations de la vallée. Cette union ne marchera pas sans la tête de la locomotive l’AJD-MR pour espérer au moins avoir des élus en 2023.

Les congressistes se prononceront certainement sur les opportunités de cette perche politique tendue. En attendant ce qui fait mal au combattant de la liberté c’est la situation mourante des négro-africains qui perdure dans un pays où ils sont considérés comme des citoyens de seconde zone des exclus du système notamment sur le plan culturel voire médiatique. C’est la seule composante nationale victime d’un génocide en 1989 avec les déportations massives au Sénégal et au Mali et ainsi que l’assassinat de 28 soldats à Inal en 1991.Ils sont même bannis dans le second lieu de socialisation, l’école où l’arabisation à outrance accélère l’assimilation forcée des écoliers non arabophones à l’horizon 2030 voire 2050.

Face à cet apartheid déguisé, Ibrahima Sarr appelle de tous ces vœux à une partie des Beïdanes ou maures blancs de se mettre en première ligne comme l’avaient fait les blancs sud-africains contre l’apartheid, les blancs américains contre la ségrégation raciale et certains blancs européens contre la colonisation. Autrement dit il les invite à briser le tabou du racisme d’Etat. C’est un président attaché aux principes qui ne versera pas dans la surenchère politique encore moins l’extrémisme suicidaire selon ses propres mots.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 21 janvier 2023)

 

 

 

 

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