Mauritanie : la pléthore de rapports accablants est un signe de mal gouvernance cachée

Après le rapport 2022 accablant les commerçants, celui de l’inspection de la pharmacie vient de compléter le tableau de la mauvaise santé des secteurs publics et parapublics. Le commerce et la pharmacie privée sont deux secteurs qui présentent une situation névralgique depuis des décennies et qui viennent d’être mis ainsi à l’index.

Dans un pays où l’inspection de la pharmacie fait état de 707 pharmacies sans infractions sur 1030 inspectées en 2022 signifie qu’il reste beaucoup à faire pour assainir un secteur pharmaceutique privé entre des mains de citoyens malveillants et irresponsables. Jusqu’à une date récente il est facile d’ouvrir sa pharmacie comme une simple formalité comme une boutique.

Mais depuis 2019, le gouvernement a repris le dessus en traquant les mauvais pharmaciens. Plus d’une centaine de pharmacies sont fermées pour infractions. La situation en 2022 laisse apparaître plus d’infractions au niveau de la qualité des médicaments dont l’origine est inconnue. Ce qui laisse penser à l’existence d’un marché noir qui fait l’affaire des officines privés. La deuxième infraction constatée est relative aux médicaments périmés, un danger pour la santé publique. La fermeture des établissements incriminés ne suffit pas pour enrayer ce grave fléau.

Ce rapport annuel comme celui des commerçants n’est efficace que si la loi est bien appliquée suivi de prévention et de sensibilisation des Mauritaniens à la citoyenneté. La politisation de tous ces rapports des secteurs publics et privés est synonyme de mal gouvernance cachée comme la pléthore d’états généraux qui aboutissent finalement à des feuilles de route déjà toutes tracées d’avance.