Le discours du président mauritanien à l’occasion du 62ème anniversaire de l’indépendance est considéré par les observateurs inaudible et s’apparentant plus à un discours bilan des trois années de gouvernance. Un bilan chiffré qui cache l’incompétence du gouvernement dans l’exécution des projets de développement et un Etat autoritaire et discriminant. C’est la troisième fois que Ould Ghazouani rate le rendez-vous avec l’histoire c’est à dire la réconciliation nationale.
En répétant au moins 6 fois l’expression” l’unité nationale et la cohésion sociale” le président Ould Ghazouani joue le jeu d’un président de tous les Mauritaniens à l’occasion de la fête de l’indépendance. En réalité c’est un discours inaudible qui ne s’adresse qu’à une partie des Mauritaniens et en particulier son gouvernement dont les actions sont valorisées par des chiffres qui cachent les difficultés des réformes économiques, de l’agriculture, de l’éducation et de la santé autrement dit les secteurs prioritaires du programme du chef de l’Etat qui souffrent de lenteur administrative et de l’incompétence des exécutants. La fête de l’indépendance est considérée comme une fête pour tous Mauritaniens.
En zappant le règlement du lourd passif humanitaire qui divise la classe politique mauritanienne et tous les Mauritaniens, Ould Ghazopuani rate pour la troisième fois successive l’occasion de réconcilier ses compatriotes et de tourner ainsi cette page sombre de l’histoire du pays. Cette propension du chef de l’Etat à garder le silence sur la mal cohabitation est une erreur politique qu’il paiera tôt ou tard. Ce qui est troublant avec Ould Ghazouani c’est que ceux dont ils ne parlent pas sont Mauritaniens.
Les veuves et orphelins des 28 soldats peulhs pendus dans la nuit du 27 au 28 septembre 1990 dans la base d’Inal, et les ayants droits des victimes sont juste des Mauritaniens qui veulent justice et vérité. 30ans d’impunité, ça suffit. Les manifestations dans les villes martyres de la vallée et à Nouakchott pour l’anniversaire des crimes contre les 28 soldats sont autant de signes qui ne trompent pas que la réconciliation nationale passe par la lutte contre l’impunité et l’oubli.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 29 novembre 2022)
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