Mort d’Irene Cara, chanteuse de « Fame » et de « Flashdance »

La musicienne a attaché son nom à deux énormes tubes, liés à des films contant les rêves de gloire de la jeunesse américaine dans les années post-disco.

 Le Monde  – Il y a les « one-hit wonders », ces succès sans lendemain qu’ont pu connaître des interprètes à jamais associés à une seule et unique chanson. Morte le 25 novembre à Miami (Floride) à l’âge de 63 ans, la chanteuse américaine Irene Cara aura au moins doublé la mise, puisque son nom est attaché à deux énormes tubes, liés à des films racontant peu ou prou la même histoire : les aspirations artistiques et les rêves de gloire de la jeunesse américaine dans les années post-disco.

 

Dans Fame (1980), réalisé par Alan Parker, Irene Cara jouait le premier rôle, celui de Coco Hernandez, une élève si douée qu’elle était acceptée dans les trois départements (art dramatique, musique et danse) de la High School of Performing Arts de New York. Et elle interprétait la chanson-titre. Elle se contenta seulement de chanter pour Flashdance (1983), d’Adrian Lyne, évocation d’une ouvrière des aciéries de Pittsburgh (Pennsylvanie), danseuse le soir, incarnée cette fois à l’écran par Jennifer Beals. Composée par le fameux producteur italien Giorgio Moroder, Flashdance… What a Feeling fit un malheur dans le monde entier, numéro 1 aux Etats-Unis, en France, en Italie, en Espagne, en Australie ou au Japon.

Née le 18 mars 1959, cette native du quartier du Bronx, à New York, était en tout cas tout à fait crédible dans la peau de Coco Hernandez pour Fame. D’origine portoricaine par son père et cubaine par sa mère, Irene Cara parlait et chantait en espagnol, et s’était formée à la comédie comme à la danse. Elle s’essaie à tout dès son plus jeune âge, chansons dès l’âge de 8 ans à destination du marché latino, comédies musicales avec de petits rôles à Broadway, mais aussi télévision (le programme éducatif The Electric Company puis les séries Roots : The Next Generations et Guyana Tragedy : The Story of Jim Jones). En 1976, la voilà déjà en haut de l’affiche pour le film musical Sparkle, de Sam O’Steen, plus ou moins inspiré de l’histoire du groupe vocal The Supremes. Ce sera un échec cinglant en dépit d’une bande originale confiée au grand Curtis Mayfield.

 

Oscar et Golden Globe

 

Elle prend sa revanche avec Fame. Plus que son talent d’actrice, on retient ses interprétations de deux chansons de la bande originale qui seront, fait rare, toutes deux en course pour les Oscars au titre de meilleure chanson originale. Fame, la chanson, raflera sans surprise la mise au détriment de Out Here on My Own. La musique pour le film a été composée par Michael Gore, petit frère de la chanteuse à succès Lesley Gore, sollicité par Alan Parker après les refus de Giorgio Moroder (qui avait travaillé avec lui pour Midnight Express) et de Jeff Lynne, le démiurge d’Electric Light Orchestra. Gore s’est lui-même largement inspiré des créations disco de Moroder pour Donna Summer. Et ce n’est sans doute pas un hasard si les répétitions des danseurs pour le film se faisaient sur le rythme de Hot Stuff.

 

Après Fame, Irene Cara donne la priorité à sa carrière de chanteuse : elle enregistre un album sous son nom propre, Anyone Can See (1982) avec une armée de requins de studio, débutant par une reprise du Reach Out I’ll Be There, des Four Tops. Sa soul pour adultes ne convainc pas, mais le cinéma lui permet aussitôt de rester au sommet. Venu de la publicité comme son compatriote Alan Parker et pareillement décrié pour son esthétique conséquente, le Britannique Adrian Lyne obtient, lui, la collaboration de Moroder pour Flashdance.

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Source : Le Monde

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