Histoire – En 1978, déjà, la Coupe du monde de football en Argentine suscitait des appels au boycott

Peut-on aller disputer la Coupe du monde dans un pays totalitaire? La question a surgi il y a quarante-quatre ans

Pays organisateur de la onzième Coupe du monde de football, l’Argentine est en 1978 une féroce dictature militaire. En France, les protestations s’organisent, et le sélectionneur des Bleus en fera les frais.

Alors qu’il roule en voiture, accompagné de son épouse, pour aller prendre son train à Bordeaux, d’où il doit rallier Paris et rejoindre l’équipe de France de football, à la veille de s’envoler en Concorde pour disputer la Coupe du monde 1978 en Argentine, Michel Hidalgo est stoppé sur une petite route par trois hommes. Le sélectionneur des Bleus réussit à désarmer l’un de ses agresseurs. Il s’échappe et va porter plainte. Le pistolet qu’il dépose au commissariat n’était pas chargé.

Dans un communiqué anonyme adressé au journal Le Monde, les apprentis kidnappeurs revendiquent une “action de caractère purement humanitaire” destinée à “attirer l’attention sur l’hypocrite complicité de la France, principal fournisseur de matériel militaire à l’Argentine, qui, par sa participation au Mundial, cautionnera les charniers de Videla…”

Depuis le 24 mars 1976, le général Jorge Rafael Videla a pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’État et instauré l’une des plus sanglantes dictatures militaires qu’a connues l’Amérique du Sud. Depuis juin 1977, le Comité pour le boycott de l’organisation par l’Argentine de la Coupe du monde de football (Coba) milite pour le retrait des Bleus, qualifiés pour la première fois depuis 1966. Intellectuels, artistes et… sportifs se mobilisent. François Gèze, éditeur aux éditions La Découverte, se souvient de la création du Coba.

“En 1975, un an avant le coup d’État, avec une douzaine d’amis ayant vécu en Argentine, nous voyons les agissements d’un escadron de la mort. Nous avons alors créé le Comité de soutien aux luttes du peuple argentin, afin de soutenir les droits humains.”

 

 

 

 

 

Le Temps (Genève)

 

 

 

 

 

Source : Courrier international 

 

 

 

 

 

 

 

 

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