Élections 2023 Mauritanie : vers un fichier électoral toujours en mode recensement administratif à vocation électorale

Au moment où l’opposition mauritanienne diverge sur l’indépendance de la CENI, les observateurs s’interrogent sur le fichier électoral qui date de 2013 sous le régime de Ould Aziz qui a initié une CENI version élection à l’organisation d’un recensement administratif à vocation électorale (RAVEL).

L’accord conclu entre l’Intérieur et les partis politiques pour les élections 2023 n’a pas résolu ce grave dysfonctionnement du système électoral qui remonte à 2013 sous le régime de Ould Aziz. La révision du fichier électoral, une revendication légitime de l’opposition est versée dans les points de désaccords entre les deux parties. Pas étonnant que le président Ould Ghazouani veuille garder les coudées franches en suspendant le dialogue politique pour passer le relais à l’Intérieur dont la démarche d’urgence est de bâcler le fichier électoral, la clé de réussite de la tricherie politique.

En effet depuis presque deux décennies les Mauritaniens font face à un simple recensement administratif de dernière minute à vocation électorale pour établir les listes qui ne reflètent pas en général la photographie de tous les électeurs potentiels.

A titre d’exemple des élections législatives municipales et régionales de 2018 sur une population estimée à plus de 4 millions d’habitants dont plus de 2 millions et demi en âge de voter, le RAVEL a retenu plus d’un million 400 000 électeurs.

Des chiffres qui cachent d’une part le génocide biométrique initié dès le premier quinquennat par Ould Aziz et qui fait de milliers de négro-mauritaniens et des Harratins des apatrides et des sans-papiers chez eux. Et d’autre part la mauvaise articulation entre la direction générale des services d’appui au processus électoral et l’office national des statistiques et l’agence nationale du registre des populations et des titres sécurisés et des musicalités, qui est pointée du doigt par des observateurs avisés à Nouakchott comme étant responsable du dysfonctionnement entre la DGAPE et la commission nationale indépendante électorale en attente de sa recomposition avant le 31 octobre, dernier délai pour que l’opposition arrive à un consensus.

Un fichier électoral en mode RAVEL annonce des élections 2023 non transparentes par conséquent défavorables à une alternance démocratique en 2024.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 28 octobre 2022)

 

 

 

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