Pour valoriser ses talents, le Nigeria privilégie désormais les mannequins locaux dans ses publicités

Le pays le plus peuplé du continent africain, pôle majeur de l’industrie du divertissement, veut promouvoir ses talents locaux et joue la carte du protectionnisme en interdisant le recours à des étrangers et à des voix off à l’accent britannique dans ses spots.

Libération – Le Nigeria, pays de l’Ouest africain particulièrement actif sur le front du divertissement, vient d’annoncer qu’il bannissait les mannequins d’origine étrangère des publicités et campagnes de communication diffusés sur son territoire ainsi que le recours à des voix off à l’accent anglais sur ses antennes.

 

L’autorité de régulation de la publicité nationale (Arcon) entend ainsi lutter contre la surreprésentation de modèles blancs sur ses antennes. La mesure s’inscrit dans le cadre d’une «politique de développement des talents locaux». Première du genre à être mise en place sur le continent, elle entrera en vigueur au mois d’octobre et fait grand bruit bien au-delà des frontières du pays, connu pour son industrie cinématographique – surnommée Nollywood –, une fierté nationale qui génère des millions et dont les productions sont diffusées dans toute l’Afrique.

Positionnement radical

Pays le plus peuplé du continent, ancienne colonie britannique, indépendant depuis 1960, le Nigeria veut donner l’exemple et flatter les consommateurs locaux. Le gouvernement, connu pour son protectionnisme, assume aujourd’hui un positionnement radical qui va au-delà d’une simple politique de quota ou de la taxe imposée jusque-là au Nigeria qui contraignait les marques à payer 100 000 nairas (237 euros) pour chaque modèle étranger employé dans un spot de pub.

Elizabeth Isiorho, directrice de l’agence de mannequins Beth Model, fondée en 2004 à Lagos, se réjouit de cette décision : «Le gouvernement réalise que le Nigeria a des talents et des mannequins incroyables. Cette mesure va donner plus de travail aux modèles locaux.» Elle s’agace en revanche de la présentation caricaturale qui en a été faite dans certains médias : «Il ne s’agit pas de bannir les mannequins blancs, mais bien les modèles étrangers, venant parfois d’autres pays africains.»

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Marie Ottavi

 

 

 

 

Source : Libération (France) – Le 01 septembre 2022

 

 

 

 

 

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