Kaédi, qui s’en souvient ?

(Archives. Kaédi, septembre 2011.Crédit photo : anonyme)

Il ya un an, la ville de Kaédi et ses environs vivaient les moments les plus durs après un edcéennie de repit qui ont partiellement mis fin aux lourdes et tristes années de braise.

Ce jour-là de septembre, des jeunes excédés par toutes les formes d’humiliation, de segrégation et de déni de droit et armés de leur seul courage décidèrent de marcher pacifiquement pour livrer aux autorités un message de révendication. Juste un cri citoyen dont les auteurs voulaientdire : « Hé, vous là-haut ! Nous on est pas d’accord avece ce que vous faites parce que vous ne nous impliquez pas et vous ne décidez que de choses qui nous humilient, nous marginalisent et nous cantonnent dans une zone de la périphérie citoyenne. Et puis, les prix sont très chers. Nos pèeres ont été arbitrairement chassés de leurs emplois, nos champs ont été spoliés et donnés aux riches, aux administrateurs et aux officiers. Nous autres jeunes, on ne peut accéder à aucune fonction. Les concours derecrutement dans l’armée, l’administration, la justice et les autres corps ne sont pas faits pour nous.

« Nous, ce que nous avons, c’est seulement le choix entre mouurir ici comme servils de l’exploitation et de lapeur ; ou aller dans les Cucoyos pour périr en mer dans l’espoir de réjoindre l’Europe où accumule le frustrations et les umiliations. Mais, au moins là-bas, nous sommes des étrangers et on l’accepte. Ici, nous sommes des citoyens et il faut que l’Etat l’accepte et fasse avec ! » Ce message était facile à déchiffrer, à lire et à interpréter. Mais, làa-bas, les administrateurs et les représentats de l’Etat ne savaient qu’une seule réponse à apporter aux problèmes et aux contestation : le mépris royal ou la représsion la plus féroce. Eux, ne représentent pas l’autorité. Ni l’Etat.

Dans le meilleur des cas, ils sont les émissaires dominici d’une communauté chez leurs sujets ! Ce jour-là, les jeunes de Gataga ont donc voulu battre le macadam pour dire non. La police investira les lieux, tentera d’entraver la marche. Le commissaire, jeune, inexpérimenté, sevré à l’éducation de la haine des « autres », seule consistance qu’on lui a apprise dans tout son cursus, de l’écile au centre de formation, il agira en bourreau.

Reconforté par les longues et sadiques histoires racontés par ses aînés dans le « commandement », il décida de faire comme eux. Seulement, il y avait une résistance responsable et pacifique. A force de vociférer des ordre de charger les manifestants, le policier oubliera qu’il avait à faire à des gens que la théorie officielle présentait comme des citoyens. Non, il savait qu’ils ne sont citoyens que quand ils accepteaient de voter pour le régime, de subir l’arbitriare et les vexations en silence, de saluer leur marginalisation dans tout, y compris les infrastructures en vogue et leur omission dans la répartition de ce qui existait en termes de justice. Donc il appuie sur la gâchette et se délecte de l’image de voir les « énnemis de la nation » se faire broyer par la machine du système, celle là-,ême, grâce à laquelle, lui qui ne mléritait peut-être même pas le poste de vendeur ambulant dans un carrefour de Nouakchott est devenu…commissaire !

Très vite, les « foyers » se multiplient en ville. Autres circonstances, autre génération. Ceux qui avaient accepté de vivre la représsion sauvage et injustifiée comme des moutons de panurge, s’en remettant à une fatalité qui les écrasa jusqu’à leur denier tout droit à la dignité, ont vécu. Le niouveau citoyen mauritanien, disposé au sacrifice, prêt à affronter l’adversité d’un pouvoir anti-national et chauvin est né. Il était en action. pacifiquement, il vouliat se faire entendre. Et c’est par le sang, qu’on tentera de le convaincre qu’avec lui, il n’y avait rien d’autre que la matraque, la giffle et le cachot. Il exagèrer et révendique trop on le fusille (ou zigouille !!).

Après de longs jours de « combat », on finit enfin de chercher à négocier. La police arrête les « négociateurs » et passe à tabac l’un des leaders du groupe. Il faillit en perdre la vie. Les « notables », poules mouillées de la Vallée, ne bronchent pas et se lamentent en silence.

Le Wali convique les siens, ceux qu’il prend comme citoyens nobles et leur notifie officiellement que l’Etat n’est pas en mesure d’assurer leur sécurité, ni celle de leurs biens. « A vos fusils braves gens, les hordes barbares vous attaquent ». La Mauritanie vacille et une simple marche de révendications légitimes et raisonnable contre l’enrôlement et la marginalisation structurelle est instrumentalisée pour engage la guerre civile !

Plus tard, ce sera à Djéol, Lexeiba et Maghama de s’embraser. L’Etat halète et cherche à éteindre l’étincelle. Les reflexes ont la tête dure. Comme les chauvins. Lamine Mangane est fauchée par une balle tirée du fusil d’un gendarme. Et le reste est connu. Tristement connu.

Ils ont été torturés, humiiés, tués et le drame reste entier. La prise en considération effective et réelle de leur citoyenneté exigera encore et encore des sacrifices encore plus pacifiques que tout ce que les qutres peuples du monde ont connu !

Amar Ould Béjà

Source  :  L’Authentique le 30/09/2012

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