Le dernier conseil des ministres consacré largement au bilan des trois années de Ould Ghazouani est révélateur de la politique d’autruche du gouvernement depuis 2019. Face à l’ampleur des dégâts humains et matériels des intempéries, le gouvernement choisit de mettre en première ligne la stratégie du programme prioritaire de Ould Ghazouani.
Cette stratégie politique sur quatre piliers de papier qui tournent autour d’un Etat de droit, d’une économie résiliente, de la diversité culturelle et du capital humain est un condensé d’une gouvernance confuse et autoritaire engagée depuis 2019. Face à l’ampleur des dégâts humains et matériels des inondations, les Mauritaniens ont l’impression qu’ils sont gouvernés par des insouciants.
Au lieu d’une boussole de réalisation de réseaux d’assainissement d’ici 2024 face à l’urbanisation d’une capitale dont le schéma directeur est toujours au stade d’élaboration, le gouvernement s’autocongratule en pointant que la couverture des besoins en riz a atteint 89 pour cent en 2022 et que l’accès des citoyens à l’électricité est passé cette année à 53 pour cent et que 280 000 ménages ont maintenant accès à l’eau potable. Et le plus étonnant c’est le gonflement des chiffres sur le taux de réussite de l’éducation nationale de l’ordre de 55 pour cent avec un regroupement des années 2018/2019/2020/2021/2022 alors que les chiffres de 2022 plafonnent à 13 pour cent.
Une guerre des chiffres intentionnelle qui confirme la politique d’autruche sur tous les plans. A la place des plans d’urgence d’assistance aux sinistrés Ould Ghazouani semble être préoccupé par la reproduction du système et la reconduction de son régime en 2023 et en 2024.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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