Mauritanie : les walis à la rescousse du bilan des trois années de gouvernance de Ould Ghazouani

Après le gouvernement, les walis et au-delà le parti INSAF passent à l’offensive pour mettre en première ligne les avancées du programme prioritaire de Ould Ghazouani à l’occasion de sa troisième année à la tête du pays

Depuis plus d’une semaine, les observateurs assistent à un véritable exercice de sorties médiatiques du gouvernement et maintenant des walis pour l’éloge des réalisations du programme quinquennal. Il n’est pas donc étonnant que dans le contexte de crise des inondations à l’intérieur du pays que les représentants territoriaux soient appelés à la rescousse pour défendre le bilan des trois années de gouvernance de Ould Ghazouani.

Après le wali du Trarza qui a martelé que sa région fournit 80 pour cent des besoins en riz du pays, des dizaines de milliers de tonnes de légumes et 60 millions de tonnes de lait dont la une grande partie est vendue aux usines laitières de la capitale.

C’est au tour du wali du Guidimaka de vanter l’action gouvernementale avec en toile de fond la construction d’une grande mosquée d’une capacité de 700 fidèles, une mahadra, une gare routière, un abattoir, un marché, un réseau d’évacuation des eaux et un plan d’urbanisation prêt à l’emploi sans oublier l’électrification de la région, l’adduction d’eau potable et la construction de 50 logements et la construction d’un hôpital d’une capacité de 120 lits et également de deux collèges.

Dans le cadre du programme « TAAZOU », plus de 4900 citoyens du Guidimaka ont déjà bénéficié d’assurance maladie. En réalité ce bilan positif est considéré par les observateurs comme un moyen de détourner les Mauritaniens de leurs difficultés quotidiennes d’approvisionnement en eau potable et en électricité et d’une baisse du pouvoir d’achat à cause de l’inflation des prix des denrées alimentaires et des carburants.

La célébration d’un tel anniversaire est un déni de réalité que les Mauritaniens vont mal et que la majorité d’entre eux risquent de mourir de faim et de soif et d’absence de soins malgré des promesse de réduction de la fracture sociale avec plus d’un million d’assurés sociaux. Cette omniprésence médiatique du gouvernement et du parti INSAF cache bien des difficultés à réagir rapidement contre les catastrophes naturelles dans les régions. Le régime étant tourné plus sur reconduction en 2023 avec en ligne de mire la présidentielle de 2024.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 12 août 2022)

 

 

 

 

 

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