Mauritanie : 44ème anniversaire de la gouvernance militaire

Le 10 juillet 1978 marque dans l’histoire de la Mauritanie le premier coup d’Etat militaire dirigé par le lieutenant-colonel Ould Saleck. C’est la fin du régime de Mokhtar Ould Daddah, le père de l’indépendance du pays. Et depuis cette date les Mauritaniens sont gouvernés par les militaires sous vernis démocratique.

C’est un 44^ème anniversaire qui rappelle aux Mauritaniens qu’ils sont sortis de l’histoire de la démocratie depuis le 10 juillet 1978. Le lieutenant-colonel Ould Saleck renverse le premier président civil depuis l’indépendance. Mokhtar Ould Daddah est emprisonné avant de s’exiler en France en 1979. Il revient au bercail en 2001.

La Mauritanie vient de basculer ainsi dans une dictature militaire. 44 ans rythmés par des putschs de Ould Saleck en passant Ould Haidallah, Ould Taya, Ould Vall et Ould Aziz. Et Ould Ghazouani marque la première alternance militaire démocratique après une décennie de gouvernance de gabegie et de corruption jamais enregistrée dans le pays. Pour la première fois un ancien chef d’Etat va comparaître devant la cour criminelle de Nouakchott.

Une mal gouvernance qui aura été marquée par le premier génocide biométrique à partir de 2009 et qui a fait de milliers de négro-mauritaniens et de harratins des apatrides et des sans-papiers chez eux. Mais parmi ces régimes militaires le pire est incontestablement dirigé par le génocidaire Ould Taya qui a initié de 1986 à 1993 le premier génocide des noirs en Mauritanie avec plus de 100000 déportés en 1989 au Sénégal et au Mali et plus d’une centaine de civils enterrés dans des fosses communes au Sud du pays et 28 soldats de la vallée assassinés par l’armée en 1991 à la base militaire d’INAL au Nord du pays.

C’est donc un triste anniversaire de l’armée qui joue sa survie dans le jeu démocratique. Ould Ghazouani entend bien s’inscrire dans cette démarche puisque son gouvernement est en train de préparer les premières législatives municipales et régionales sous sa mandature.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste