Dans la nouvelle Constitution tunisienne, l’islam ne sera plus religion d’État

Alors qu’elle est née il y a seulement quelques années, au lendemain de la révolution de 2011, la Constitution tunisienne ne convient plus au président, Kaïs Saïed. Ce dernier s’apprête à soumettre au référendum, le 25 juillet 2022, une nouvelle Constitution, dont le contenu n’a pas encore été dévoilé.

Courrier international – Il y a quelques semaines, le président tunisien, Kaïs Saïed, a confié au constitutionnaliste chevronné Sadok Belaid la mission de présider une commission chargée d’écrire une nouvelle Constitution pour le pays. Une Constitution qui devrait être soumise à un référendum populaire le 25 juillet prochain, un an jour pour jour après le coup de force du locataire du palais présidentiel de Carthage contre le Parlement.

Selon une déclaration faite par le doyen Sadok Belaid à l’Agence France-Presse et reprise notamment par le site d’information Business News, la nouvelle Constitution, contrairement aux précédentes, ne fera pas référence à l’islam. Une option qui permettrait, selon lui, de “barrer la route à l’islam politique”.

Immuable depuis la Constitution postcoloniale de 1959, l’article premier définissait la Tunisie comme “un État libre, indépendant et souverain, l’islam est sa religion, l’arabe sa langue et la république son régime”.

Invité du journal télévisé de 20 heures sur la chaîne publique Al-Wataniya, l’homme de 83 ans a notamment expliqué que l’État, en tant qu’entité morale, ne pouvait avoir une religion. Dans le même entretien, il a accusé l’islam politique d’être à l’origine du “ravage” politique et économique des dix dernières années.

Réactions islamistes

Des déclarations qui font réagir les islamistes, dont le président du bureau politique du parti de la coalition Al-Karama, Yosri Dali. “Il s’agit là d’un message clair à l’Occident pour qu’il soutienne Kaïs Saïed et sa bande. Il courtise l’islamophobie occidentale… C’est un appel à un soutien, en échange de l’élimination de l’islam politique en Tunisie”, déclare-t-il au site panarabe Al-Araby Al-Jadid.

À moins de deux mois du référendum, les Tunisiens n’ont pas encore pris connaissance du texte constitutionnel sur lequel ils devraient se prononcer. Il y a quelques jours, un “dialogue”, boudé notamment par la puissante centrale syndicale UGTT, avait été lancé par le président tunisien. Les partis hostiles aux mesures du 25 juillet n’ont pas été conviés.

“En dépit d’une forte opposition nationale et internationale, en raison de sa dérive autoritaire, le président tunisien entend poursuivre ses plans jusqu’à la rédaction d’une nouvelle Constitution mettant fin à la celle de 2014, sur la base de laquelle il avait été élu”, explique de son côté un article publié sur le site de la chaîne qatarie Al-Jazeera, réputée proche des islamistes.

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Malik Ben Salem

 

 

 

 

 

 

Source : Courrier international

 

 

 

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