Le poète et activiste mauritanien Gelogal Bâ vient d’être condamné à 4 ans de prison dont deux avec sursis au même titre que le chauvin Baathiste Mahfoud Ahmed pour ses propos racistes contre les peuls. Une condamnation arbitraire du parolier pulaar dont les propos sont considérés par les autorités comme un appel à la haine conforme à la nouvelle loi sur la protection des symboles.
L’activiste Gelongal Bâ est la première victime collatérale issue de la diversité mauritanienne à écoper au moins deux ans de prison ferme depuis l’adoption de la loi sur la protection des symboles nationaux en novembre 2021, qualifiée par les organisations nationales des droits de l’homme de dernier né d’une série de lois fixant les limites excessives au contenu des discours à la fois en ligne et hors ligne. Le parolier pulaar est condamné pour ses propos en réponse à des propos racistes contre les peuls dont il est issu, diffusés sur les réseaux sociaux.
Les arguments historiques sur les peuls et l’appel à la communauté Haalpulaar à défendre sa culture sont considérés par les autorités de Nouakchott comme une atteinte à la paix civile et à la cohésion sociale. C’est un verdict injuste qui relance une loi qui menace la liberté d’expression sur les plateformes de communication sociale.
Au-delà de l’atteinte à l’autorité de l’Etat et ses symboles, la nouvelle loi met en conflit le droit à la vie privée et celui de la liberté d’expression. C’est un véritable danger pour la démocratie dans un pays où l’ethnicité et les discriminations sont associées à des questions politiques marginalisant les deux composantes négro-africaines et harratines.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 04 juin 2022)
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