Mauritanie : zéro mendiant à Nouakchott d’ici 2024, une vue de l’esprit des observateurs

La mobilisation des gouverneurs, préfets, maires et la présidente du conseil régional de la capitale pour lutter contre la mendicité est considérée par les observateurs insuffisante pour s’attaquer à un phénomène structurel et non conjoncturel qui commence à prendre de l’ampleur ces dernières années.

 La concertation du ministre de l’Intérieur avec les collectivités locales est essentiellement tournée vers un plan d’action de prévision de la saison des pluies et des risques liés à la situation difficile des marchés dans la capitale surtout. La mendicité étant reléguée au stade de projet pour le gouvernement qui compte des déployer des moyens pour son éradication.

Ce phénomène qui commence à prendre de l’ampleur avec la prolifération de mendiants de plus en plus visibles sur les trottoirs et les feux rouges. Une image dégradante de la capitale pointée par le chef de l’Etat mauritanien devant la diaspora à Madrid devenue le fil rouge des conseils de ministres et un nouveau cheval de bataille contre la pauvreté et l’exclusion.

Ce constat sur la pauvreté au plus haut sommet de l’Etat contraste avec un pays riche qui compte seulement moins de 5 millions d’habitants. Ce paradoxe de ressources naturelles est une anomalie des politiques publiques suivies depuis des décennies.

La mendicité est un problème structurel et non conjoncturel. La solution est structurelle qui passe par une politique cohérente de tous les secteurs au profit de tous les Mauritaniens une politique pérenne sociale qui généralise les transferts cashs pour les démunis et une assurance maladie pour tous.

En attendant la mise en place d’un plan de prise en charge des mendiants et de réinsertion dans la société est un impératif.

Zéro mendiant d’ici 2024 est une vue de l’esprit des observateurs, un slogan qui pourrait ne pas laisser pas indifférent Ould Ghazouani, le président qui se veut président des pauvres.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste