Nouakchott va abriter à partir du 10 mai prochain le colloque sur la musique maure azawan. Si ce rendez-vous culturel ambitionne de questionner la musique traditionnelle maure il n’en demeure pas qu’il remet à l’ordre du jour la politique culturelle de la Mauritanie.
L’azawan, la musique des griots maures est certainement la musique qui occupe un grand espace dans l’univers culturel mauritanien. Son évolution depuis 1960 avec l’apport des autres musiques du Maghreb et du sahel, n’a pas laissé indifférent le chercheur français Michel Guignard dont l’ouvrage « Musique, honneur et plaisir au Sahara « est au cœur du colloque à Nouakchott qui s’ouvre le 10 mai prochain.
C’est un rendez-vous culturel qui ambitionne d’apporter des réponses sur l’avenir de la musique maure azawan. Cette valorisation d’une partie du patrimoine musical interroge le double langage des autorités politiques entre maures et arabes.
Une ambiguïté culturelle qui est savamment entretenue depuis 1960 par les dirigeants pour effacer la culture berbère au profit de la culture arabe. Il s’agit d’un choix politique malheureusement qui exclue les cultures pulaar soninké et wolof sur le champ culturel national et international.
Au-delà de ce colloque c’est donc la politique culturelle monocolore qui est pointée du doigt et qui continue de diviser les Mauritaniens au nom d’une arabité qui nie la diversité culturelle et linguistique.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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