Guerre en Ukraine – Poutine en froid avec son état-major, selon les Occidentaux

Le renseignement occidental assure que le président russe n’est pas correctement informé par son entourage des piètres résultats de son armée en Ukraine, avec pour conséquence une défiance croissante de Vladimir Poutine envers son état-major.

Courrier international – Les Occidentaux décrivent désormais le président russe comme “un dirigeant autoritaire et isolé, qui prend de mauvaises décisions, notamment parce qu’il ne reçoit plus d’informations exactes ou d’opinions honnêtes de la part de ses subordonnés”, écrit The Guardian.

Des informations déclassifiées du renseignement américain ont été divulguées mercredi par Kate Bedingfield, la directrice de la communication de la Maison-Blanche, rapporte The Hill. “Nous disposons d’informations selon lesquelles Poutine se sent trompé par son armée, entraînant des tensions persistantes entre le président et les dirigeants militaires”, a-t-elle déclaré.

“Nous pensons que Poutine est mal informé par son entourage des piètres performances de l’armée russe et du niveau de paralysie de l’économie face aux sanctions occidentales, ses plus proches conseillers ayant trop peur de lui dire la vérité”, a-t-elle ajouté.

Erreurs de jugement

Le Pentagone a confirmé, par la voix de son porte-parole John Kirby, que Vladimir Poutine n’était pas “complètement informé” par son état-major de la situation sur le terrain, et que cela pourrait constituer un frein aux négociations pour sortir du conflit.

Le renseignement britannique semble disposer des mêmes informations, son patron Jeremy Fleming ayant affirmé lors d’un déplacement en Australie qu’il semblait “de plus en plus évident que Poutine [avait] extrêmement mal évalué la situation en Ukraine”, selon Sky News.

La chaîne britannique détaille les erreurs de jugement du maître du Kremlin : “mauvaise évaluation de la résistance ukrainienne, sous-estimation de l’ampleur de la réponse occidentale et de ses conséquences économiques, et surestimation de la capacité de son armée à s’assurer d’une victoire rapide”.

M. Fleming, sans apporter de preuves, affirme par ailleurs que les soldats russes, déprimés, “refusent d’obéir aux ordres, sabotent leurs propres équipements et ont même accidentellement abattu l’un de leurs propres avions”.

Culture de la peur

Le Washington Post observe que les failles dans la remontée d’informations vers le Kremlin étaient patentes avant même le début de l’invasion. “Dans les jours précédant l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, le renseignement américain avait souligné que Poutine était induit en erreur par ses proches conseillers quant à la faisabilité d’une attaque multifronts”, écrit le quotidien américain.

Dans une analyse publiée mi-mars, The Atlantic décrivait déjà “le piège du dictateur” dans lequel semblait être tombé Vladimir Poutine. “Quand les tyrans arrivent au pouvoir, écraser l’opposition et emprisonner les dissidents fait sens, de leur point de vue : cela crée une culture de la peur très utile pour asseoir leur pouvoir et le conserver”.

Mais cette culture de la peur “a un prix : on dit rarement aux despotes que leurs idées stupides sont effectivement stupides, ou que leurs guerres mal préparées peuvent avoir des conséquences catastrophiques. Offrir une critique honnête est un jeu mortel que la plupart des conseillers préfèrent éviter”.

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Source : Courrier international

 

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