EXCLUSIF – Le rappeur Gims : « Je suis vraiment désolé pour ma vidéo sur la bonne année »

Le Journal du DimancheGims revient pour la première fois sur la polémique suscitée par la séquence publiée début janvier sur Instagram. L’interprète de « Bella » dément également soutenir Valérie Pécresse à l’élection présidentielle.

L’auteur-compositeur-interprète et rappeur congolais Gims, connu pour des tubes fédérateurs et grand public comme Bella ou Sapés comme jamais, est sous le feu de plusieurs polémiques. Son coup de gueule contre ceux qui lui souhaitaient une bonne année, parce que Noël ou le Nouvel An ne sont pas des fêtes musulmanes, a en particulier enflammé les réseaux sociaux. Il revient dans le JDD pour la première fois sur le « bad buzz » suscité par cette sortie.

Vous avez provoqué un tollé début janvier en demandant à vos fans d’arrêter de vous souhaiter la bonne année. Qu’en dites-vous aujourd’hui ?

Cette vidéo, je la regrette totalement. C’était un ovni, je ne communique pas comme ça habituellement. Je ne voulais pas blesser des gens. La foi, ça relève de l’intime. Il ne faut pas que les réseaux sociaux soient un tremplin pour parler de ça. Ça ne change en aucun cas mes relations avec mon public, animiste, ­bouddhiste, catholique, musulman… Cette vidéo a été faite avec spontanéité, tard le soir. Je suis vraiment désolé.

D’autant que vous êtes de culture catholique. Vous vous êtes converti à l’islam en 2004.

Oui, ma mère est toujours chrétienne, comme mon père, mes frères… Il faudrait mettre un ­cameraman avec moi pendant quarante-­huit heures pour voir comment je fonctionne, le nombre de gens de tous horizons que je côtoie. Là j’étais fatigué, je venais de regarder plein de snaps pour le Nouvel An. J’étais en train de faire le con.

Quand j’ai vu ma tête partout, sur toutes les chaînes, oui, ça m’a fait peur

En pleine campagne présidentielle, avez-vous peur d’être récupéré?

Quand j’ai vu ma tête partout, sur toutes les chaînes, oui, ça m’a fait peur. Je n’arrivais pas à dormir. J’étais au Maroc à ce moment-là, à Marrakech, ma résidence principale depuis très longtemps.

On vous prête une deuxième femme au Maroc. Êtes-vous polygame ?

C’est totalement faux. Je vis avec DemDem et les enfants. Je me suis marié une seule fois. Je ne l’ai jamais dit publiquement. Je n’ai jamais voulu m’attarder sur cette rumeur. La rumeur s’éteint quand elle atteint l’oreille de l’intelligent. J’ai confiance en l’intelligence du public.

Votre femme, DemDem, a entretenu le flou en répondant récemment à l’un de ses followers qui lui demandait son avis sur la polygamie sur Instagram : « J’accepte tout ce qui vient de ma religion. »

Mais la rumeur ne s’est pas éteinte. Pourquoi ne pas en avoir parlé plus tôt ?

On ne me parle pas de ça. Mon public ne m’en parle jamais. Ça venait d’ailleurs, je ne sais pas précisément d’où. Ça fait très longtemps qu’elle existe, cette rumeur, depuis l’époque où je faisais partie du groupe Sexion d’assaut. Le fait de vivre au Maroc a dû amener cette ambiguïté. Puis ça a été relayé par des médias et ça s’est emballé.

Je ne soutiens pas Valérie Pécresse

Vous êtes au cœur d’une autre polémique ; on vous prête un soutien à la candidate à la présidentielle Valérie Pécresse . Est-ce vrai ?

Non, je ne soutiens pas Valérie Pécresse. On a ressorti une vieille vidéo tournée à l’époque où elle n’était pas candidate. Je soutiens sa démarche, en tant que présidente de la Région Île-de-France, pour les jeunes talents [le chanteur est parrain depuis 2019 du Marathon des talents, une opération lancée par le conseil régional francilien]. Je l’aurais fait avec tous les autres politiques, sauf avec les extrêmes. Dans cette vidéo, les gens pensent que j’appelle au vote, alors que je n’ai pas la nationalité française. Moi-même je ne peux pas voter!

Vous avez demandé la nationalité française en 2018. Elle vous a été refusée, pourquoi ?

C’est l’un de mes plus grands regrets. Tous mes souvenirs sont en France : je suis né à Kinshasa mais je suis arrivé ici à 2 ans. Je suis français dans l’âme, dans le cœur. Il me manque « le papier officiel ». Mais ça, ça ne dépend pas de moi. Apparemment le refus est lié à un délit que j’aurais commis quand j’étais mineur. Mais mon casier est vierge. Je referai une demande de nationalité. Je suis quelqu’un de très patient, pas du genre à baisser les bras.

Avec vos chansons en français, vous contribuez à la diffusion de notre langue…

Je suis un drapeau français à moi tout seul. Quand je voyage au Qatar, aux États-Unis… je me présente comme un artiste français. Pas congolais. J’ai rencontré des élèves américains qui apprennent le français en étudiant mes chansons.

Ne pas retirer mes lunettes, c’est mon ultime refuge

D’ordinaire très discret sur votre vie privée, vous refusez d’être photographié sans vos lunettes. Pourquoi ?

J’ai choisi de ne pas montrer mes enfants, pour les préserver. Ma femme n’apparaît dans un de mes clips qu’en 2016, on trouvait ça bien tous les deux à ce moment-là. Je préfère entretenir le mystère, ­derrière mes lunettes. Ne pas les retirer, c’est mon ultime refuge. Et sans mes lunettes, on ne me reconnaît pas. J’ai envie de garder ça. À l’époque, pendant les concerts avec Sexion d’assaut, je les enlevais et j’allais dans le public pour regarder les autres. C’est une liberté.

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Plana Radenovic

Source : Le Journal du Dimanche (France)

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