Mauritanie : Ould Ghazouani courtisé par la CEDEAO contre le Mali

Le déplacement de la ministre des Affaires étrangères ghanéenne à Nouakchott cette semaine qui intervient après les entretiens téléphoniques entre le président ghanéen et président en exercice de la CEDEAO et OUld Ghazouani au lendemain des sanctions contre le Mali, est considéré par les observateurs comme une invitation au soutien de l’organisation régionale Ouest africaine.

La Mauritanie n’est pas membre de la CEDEAO mais reste liée par un accord pour la libre-circulation depuis 2017 pour les personnes et le développement d’une politique commerciale commune. Elle possède d’énormes ressources naturelles qui font de Ould Ghazouani un partenaire économique fiable, trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Le président mauritanien est également considéré comme un leadership dans la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel et représente un membre important du G5 Sahel auquel fait partie le Mali.

Autant de facteurs qui font que le président en exercice de la CEDEAO est sensible et entend exploiter pour un soutien aux sanctions contre le Mali. C’est le sens du déplacement de l’envoyée spéciale ghanéenne, la ministre des Affaires étrangères cette semaine à Nouakchott au lendemain de l’entretien téléphonique du président ghanéen avec Ould Ghazouani. Incontestablement tout ce qui touche le Mali concerne également la Mauritanie dont le rôle est important dans la crise malienne.

Le chef de l’Etat mauritanien est appelé à ne pas sacrifier sa politique de voisinage au seul profit de ses intérêts économiques avec la CEDEAO. La Mauritanie partage une frontière avec le Mali, le même peuple en particulier les Touaregs du mouvement de l’AZAWAD dont certains membres ont pignon sur rue à Nouakchott. Et les observateurs s’interrogent si le président mauritanien est favorable au projet de son prédécesseur sur la tutelle du protectorat de l’AZAWAD d’un commun accord avec l’Algérie, le Mali et la France. Nouakchott devra jouer pleinement son rôle de médiateur pour un délai court de transition démocratique et de respect de l’intégrité du Mali. C’est la diplomatie soft power mauritanienne qui est pointée du doigt.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 13 janvier 2022)

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page