La promesse par le président Ould Cheikh Ghazouani d’un dialogue politique en 2021 ne se fera finalement pas en 2021. La nouvelle année s’annonce décisive pour toutes les parties prenantes en particulier l’opposition qui pourrait douter de sa participation en 2022.
C’est un doute que laisse planer l’UFP, un des principaux partis de l’opposition en session extraordinaire les 6 et 7 janvier 2022 dont l’un des points à l’ordre du jour est relatif aux positions du parti sur le dialogue national. Cette interrogation des observateurs interpelle toute l’opposition mauritanienne malgré une apparence d’unité sur ce rendez-vous attendu par les Mauritaniens qui se sentent de plus en plus divisés par un régime qui n’a pas rompu avec la marginalisation et l’exclusion des composantes Haratines et négro-africaines mauritaniennes. Ainsi donc trois mois n’ont pas suffi à la coordination parlementaire et des forces extraparlementaires et l’UPR, d’organiser un dialogue national.
Derrière cette fébrilité se cache une volonté politique délibérée de gagner du temps pour réduire la feuille de route à des questionnements sur l’unité nationale et la cohésion sociale, une spécialité de Ould Ghazouani pour tromper l’opinion publique et contourner ainsi l’épineuse question de la réconciliation nationale qui passe par le règlement définitif du passif humanitaire considéré par les observateurs comme une ligne rouge du régime de Ould Ghazouani appelé à continuer à protéger ses frères d’armes dont une partie est responsable des crimes contre la communauté négro-africaine mauritaniennes de 1989 à 1991 sous le régime de Ould Taya exilé au Qatar depuis 2005 et dont le dossier d’accusation de crime contre l’humanité sera ouvert le 10 janvier 2022 par la justice belge en présence de la partie civile mauritanienne. 2022 s’annonce comme une année décisive pour solder toutes les questions d’intérêt national.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 26 décembre 2021)
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