Mauritanie : la réforme constitutionnelle dans le collimateur de Ould Ghazouani

Alors que l’opposition est en quête d’un dialogue inclusif, le président mauritanien est affairé à préparer une concertation au palais avec la coordination parlementaire. Un conclave considéré par les observateurs comme un agenda important du chef de l’exécutif qui ambitionne une réforme constitutionnelle.

C’est le sentiment des observateurs sur place qui pointent les réformes constitutionnelles de son prédécesseur en première ligne sur les changements des symboles nationaux ( drapeau et hymne). En tirant les leçons du passé, Ould Ghazouani  ne serait pas favorable au retour du sénat malgré les pressions d’une partie des anciens sénateurs. Dans un pays qui se trouve dans une impasse économique à cause de 10 années de gabegie et de corruption et des implications économiques et sociales de la covid-19, l’existence de deux chambres et les conseillers régionaux, constitue un luxe.

En réalité, la réforme de changer le drapeau et l’hymne national, est une volonté politique de l’ex-président de satisfaire la frange extrémiste arabe dans sa chevauchée contre la France avec les deux bandes rouges ajoutées symbolisant le sang versé par les Martyrs de la résistance » contre la colonisation. Une mauvaise tentative de réécrire l’histoire coloniale surtout que la Mauritanie comme la grande majorité des anciennes colonies françaises s’est octroyée son indépendance pacifiquement. De même, le prétexte pour le changement de l’hymne parce qu’il n’était pas assez patriotique, relève d’un pouvoir autoritaire qui voulait marquer de son empreinte les dix années de gouvernance. Or le nouveau texte de l’hymne est vide de tout patriotisme. Il est écrit par 39 poètes. Au regard de toutes ces appréciations objectives, le changement de symboles est plus facile et pourrait rassembler tous les mauritaniens dans leur diversité qui avaient rejeté la réforme constitutionnelle de 2017. Le président mauritanien a des arguments solides pour convaincre les parlementaires de la majorité et de l’opposition à se préparer à un changement sans doute après l’épilogue du feuilleton de la décennie de Ould Aziz.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 25 juin  2021)

 

 

 

 

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