Coca Cola, Heineken, SnapChat, Bitcoin… Quand les célébrités jouent avec les cours de la bourse

Il leur suffit d’un commentaire, d’un tweet ou d’un geste pour faire bondir ou chuter la valeur des marques. Volontairement ou non, des stars provoquent des raz de marée sur les marchés financiers, en un claquement de doigt.

Quand des personnalités influentes vantent ou désavouent une marque, ce sont parfois des millions, voire des milliards d’euros en bourse qui sont en jeu. En quelques mots tapés sur un clavier, une vidéo ou un geste à priori anodin, ces stars suivies par des millions de fans affolent les marchés.

Cristiano Ronaldo écarte Coca Cola, Paul Pogba fait monter Heineken

 

Pas plus tard que lundi dernier, Coca Cola en a fait les frais. Lors de sa conférence de presse avant le match Portugal – Hongrie, Chistiano Ronaldo écarte deux bouteilles de Coca Cola, avant de s’emparer d’une bouteille d’eau qu’il montre ostensiblement aux journalistes.

 

 

De ce simple geste, le capitaine de l’équipe portugaise, réputé pour porter attention à son hygiène de vie, a fait chuter la capitalisation en Bourse de la marque de soda américaine de 4 milliards de dollars (3,29 milliards d’euros), passant de 242 milliards à 238 milliards de dollars.

Le lendemain, un autre sponsor de l’Euro a attiré les foudres d’un footballeur français. Pendant la conférence de presse, après le match France – Allemagne, Paul Pogba écarte, sans mot dire, une bouteille de la marque Heineken du champ des caméras.

 

Le sponsor n’a sans doute pas apprécié ce geste, bien qu’il semble ne pas avoir provoqué d’évolution immédiate et significative du cours de l’action du brasseur néerlandais.

 

Les tweets d’Elon Musk affolent les marchés

 

Une autre célébrité, dans le domaine de l’entreprenariat celui-ci, a fait de ses tweets une véritable variable d’ajustement des marchés financiers. Elon Musk fait non seulement varier les cours de sa propre entreprise – comme lorsqu’il écrit : « le prix de l’action Tesla est trop élevé à mon avis », la faisant chuter de plus de 10% – mais aussi d’autres sociétés, au grand dam du gendarme américain de la Bourse qui l’a plusieurs fois épinglé.

Il y a quelques jours, il a par exemple fait grimper la valeur de l’action de Samsung Publishing. Il aura suffi d’un commentaire de l’homme d’affaires, suivi par plus de 57 millions d’abonnés sur Twitter : « Baby Shark écrase tout ! Plus de vues que d’humains ». L’effet est immédiat : l’action de la firme sud coréenne, qui est l’un des principaux actionnaires du producteur de la chanson pour enfants aux près de 8,8 milliards de vues, bondit de 10%.

 

Mais les tweets d’Elon Musk créent parfois la confusion. C’est ce qui s’est produit en janvier dernier, avec ces deux mots publiés sur Twitter : « Use Signal ». Le patron de Tesla souhaitait encourager les utilisateurs de WhatsApp à migrer vers l’application de messagerie Signal pour une meilleure protection de leurs données personnelles.

Il y a malentendu. Certains ont pensé qu’il parlait d’une société texane, Signal Avancé qui fournit des services aux travailleurs médicaux et juridiques. Résultat : l’action de l’entreprise bondit de 527 %, puis de 91 % le lendemain. L’application Signal a tout de même bénéficié d’un afflux d’utilisateurs.

Le terrain de jeu préféré d’Elon Musk, ce sont les cryptomonnaies. Tout en flirtant avec le Dogecoin, il joue au yo-yo avec le Bitcoin. Au début du mois de juin, le Bitcoin a perdu jusqu’à 8 % de sa valeur boursière après qu’il a insinué une possible rupture avec l’actif numérique, en postant sur Twitter un emoji au cœur brisé, à côté du hashtag « #Bitcoin ».

Lundi dernier, Elon Musk annonce sur Twitter que les Bitcoins pourraient être de nouveau utilisés pour acheter une Tesla, quand ils seront « produits avec 50% d’énergie renouvelable ». Il fait rebondir le Bitcoin à près de 40 000 dollars (environ 33 000 euros).

 

Justin Bieber booste les Crocs

 

Les Crocs, on peut trouver ça plus ou moins classe, mais Justin Bieber, lui, en porte régulièrement. Il a suffi d’une publication, en octobre 2020, sur son compte Instagram, suivi aujourd’hui par 178 millions d’abonnés. La photo, quelque peu énigmatique, d’une paire de Crocs flottant à la surface d’une piscine, accompagnée du mot « bientôt ».

Les fans spéculent alors sur un futur partenariat entre Justin Bieber et Crocs, faisant bondir le titre du fabricant de sabots en plastiques à Wall Street de plus de 12% dans la journée. Effectivement, cinq jours plus tard, la marque de chaussures a dévoilé sa collaboration avec la marque de vêtements la pop star, Drew House. Les Crocs signées Justin Bieber se sont vite retrouvées en rupture de stock.

 

Kylie Jenner fait chuter Snapchat

 

1,3 milliard de dollars (1,05 milliard d’euros). C’est ce qu’a coûté un tweet de Kylie Jenner au réseau social Snapchat, en février 2018. « Est-ce que quelqu’un d’autre n’ouvre plus Snapchat ? Ou c’est juste moi… euh, c’est tellement triste », écrit la jeune femme, qui cumule désormais plus de 38,6 millions d’abonnés sur Twitter.

Dix minutes plus tard, la star de la téléréalité tente de rectifier le tweet en s’adressant à l’application : « Je t’aime toujours Snap… mon premier amour ». Mais le mal est fait. Le premier tweet a été « liké » plus de 327,8 millions de fois, et les actions de Snap Inc. ont chuté de plus de 6%.

 

Jeremy Jordan plombe une chaine de restauration rapide

 

L’image chaîne de restauration rapide américaine Chipotle, spécialisée dans la restauration mexicaine, était déjà entachée par plusieurs témoignages dénonçant le manque de salubrité de ses restaurants. Mais c’est la publication Instagram d’une star du petit écran, Jeremy Jordan, qui lui a asséné le coup de grâce.

Dans cette vidéo publiée en novembre 2017 et expirée depuis, l’acteur, connu pour son rôle dans la série « Supergirl », apparait dans un lit d’hôpital, perfusé, affirmant avoir « failli mourir » après avoir dîné dans un restaurant Chipotle. Le titre de l’enseigne perd alors 5,9% de sa valeur.

 

Oprah Winfrey fait flamber Weight Watchers et… une marque française d’électroménager

 

Pendant plusieurs années, l’action Weight Watchers était bien en peine sur les marchés. C’était sans compter l’intervention de la célèbre présentatrice télé, Oprah Winfrey. En janvier 2017, elle annonce sur Twitter avoir perdu 18 kilos en suivant le programme d’amincissement proposé par la société, dans une vidéo promotionnelle. Le jour même, le titre bondit de 20,94 %.

 

En janvier 2016, elle avait déjà publié un tweet à plusieurs millions de dollars au sujet de Weight Watchers, affirmant qu’elle pouvait perdre du poids tout en mangeant du pain. Les tweets de l’animatrice américaine, dont le compte est suivi, à ce jour, par plus de 43,2 millions de personnes, ne doivent rien au hasard, puisqu’elle est l’une des principales actionnaires du groupe et membre de son conseil d’administration depuis 2015.

L’influence d’Oprah Winfrey dépasse les frontières américaines. En février 2013, l’action de la marque Seb gagne plus de 5%, soit 100 millions d’euros de capitalisation, grâce à un tweet d’Oprah Winfrey vantant les mérites de la friteuse sans huile du groupe français d’électroménager :« Cette machine T-Fal Actifry a changé ma vie ! Et on ne m’a pas payée pour que je vous le dise ». 

Un excellent coup de communication orchestré par l’entreprise qui avait envoyé sa friteuse, fabriquée par l’américain Tefal (propriété du groupe Seb), à toute l’équipe d’Oprah Winfrey. C’est la papesse des talk shows elle-même qui a pris l’initiative de leur offrir gracieusement ce buzz.

 

 

 

 

 

Source : France Inter (Le 16 juin 2021)

 

 

 

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