Mauritanie : les maladresses du gouvernement de Ould Bilal pointées par les observateurs

Le coup de gueule du président mauritanien au cours du conseil des ministres du 5 mai dernier est considéré par les observateurs comme un premier avertissement aux maladresses du gouvernement dans l’exécution du programme quinquennal et un coup de fouet aux ministres pour accélérer le programme de relance économique.

Ould Cheikh Ghazouani met ainsi la pression sur son gouvernement pour corriger les maladresses du gouvernement qui apparaissent aux yeux des observateurs comme des insuffisances dans l’exécution des politiques publiques. Les mauritaniens ont toujours l’impression d’être gouvernés autoritairement. Une vieille recette des régimes militaires symbolisée par un ministre de l’intérieur qui a les coudées franches pour mettre en œuvre une politique sécuritaire dont le coût est exorbitant pour un Etat en pleine crise sanitaire sans précédent provoquée par la pandémie de la covid-19 qui grève lourdement le trésor public.

Le patron de l’arsenal de la répression va dépenser 20 millions de dollars pour la surveillance des rues et des citoyens d’une capitale qui compte plus d’un tiers de la population du pays et qui fait face à une criminalité qui perdure depuis des années. Et enfin c’est maintenant que le chef des flics s’aperçoit que des milliers de mauritaniens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays n’ont jamais accéder à l’état-civil faisant d’eux des apatrides et étrangers dans leur propre pays. Cette myopie politique est une marque de fabrique de ce gouvernement comme en témoigne encore l’organisation forcée de tests aux enseignants du Fondamental alors que ces derniers sont en poste depuis des années. Une précipitation de la réforme de l’éducation nationale dont les conséquences financières seront aussi importantes.

L’enseignement supérieur ne fait pas exception à la règle. Le ministre et porte-parole du gouvernement n’a pas réussi à faire taire la grogne des étudiants de médecine et d’apporter des solutions aux frustrations des étudiants victimes de discrimination d’un de leur professeur. Et son manque de clarté sur le projet de l’Université de Tidjikja est mal apprécié par les habitants qui demandent des explications au gouvernement. C’est également la justice qui est pointée du doigt avec ces milliers de dossiers qui s’entassent dans les tribunaux dont le coût revient cher aux contribuables.

Parmi ces affaires judiciaires en instance, celle concernant la décennie de Ould Aziz dont les mauritaniens attendent l’épilogue. C’est sans doute le sens de la convocation demain de l’ex-président Ould Aziz par le pôle d’enquête de Nouakchott. Pour boucler la boucle. Le silence du ministre du travail et de la fonction publique sur les accusations d’associations locales dans le secteur minier, d’abus d’autorité de violation de la législation et d’organisation de réseau de travail illégal des étrangers en Mauritanie, est révélateur d’un gouvernement qui a fait le choix de l’engagement des dépenses consacrées à son fonctionnement au lieu d’une stratégie claire pour avoir des résultats concrets.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 11 mai 2021)

 

 

 

 

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