Mauritanie : l’encombrant porte-parole du gouvernement dans le viseur de Ould Ghazouani

Le dernier conseil des ministres qualifié par les observateurs de houleux est révélateur d’une tension entre le président mauritanien et le gouvernement. Des ministres se sont élevés contre les déclarations récentes et contre-productives de leur collègue du supérieur et porte-parole du gouvernement.

Cette situation tendue exacerbe le chef de l’Etat mauritanien au point d’annuler la conférence de presse après le conseil des ministres. Une première depuis la mise en place de cet exercice médiatique par le porte-parole et ses collègues.

Les observateurs sur place pointent le mécontentement de Ould Ghazouani sur cette séance particulière qualifiée de houleuse compte tenu des griefs contre le ministre de l’enseignement accusé de tourner le dos aux problèmes des étudiants et du personnel de l’université de Nouakchott et les mauvais résultats enregistrés tout dernièrement au concours pour l’Ecole normale supérieur en français et en physique chimie.

L’annulation de ce rendez-vous avec la presse profite ainsi au ministre de la justice qui est monté au créneau pour démentir les observateurs sur leur analyse de la mini- crise du conseil des ministres. Cette tension entre Ould Ghazouani et le gouvernement est le premier signal d’un malaise du chef de l’exécutif qui cache d’autres couacs au sein d’un gouvernement au charbon depuis plus d’un mois pour la mise en œuvre d’une feuille de route dictée par le premier ministre. Les discours des uns et des autres sont parfois contradictoires comme le projet de création de l’université de Tidjikja qui demande un financement de 30 milliards d’ouguiya, annoncé par le ministre de l’enseignement supérieur puis laissé entendre que le gouvernement renoncerait à cette ambition.

Le porte-parole du gouvernement est ainsi dans le viseur du président qui n’entend pas pour le moment lâcher son candidat à un poste important du comité de l’UA. Au rythme des charges contre lui, il n’est pas exclu un prochain réajustement du gouvernement pour accélérer l’exécution du programme quinquennal.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste