Mauritanie : Ould Aziz défie le régime de Ould Cheikh Ghazouani

La sortie médiatique de l’ex-président Ould Abdel Aziz pour appeler les mauritaniens autour d’un parti politique pour construire une nouvelle Mauritanie est considérée par les observateurs comme une tentative de dénigrement du régime de Ould Ghazouani plus d’une semaine après son inculpation et son placement sous contrôle judiciaire.

C’est un feuilleton à rebondissements auquel les mauritaniens assistent surtout quand l’ex-président brise le silence pour se confier dans une longue lettre reprise par la presse nationale. Ould Abdel Aziz se défausse de son inculpation et tance l’opposition et la majorité qu’il juge responsables des maux de la Mauritanie. C’est étonnant pour les observateurs qu’une telle observation vienne de celui qui s’est autoproclamé président des pauvres en 2009 et s’est retrouvé le plus riche dans la sous-région en 2019.

Le ridicule ne tue pas au point d’accuser le pouvoir de Ould Ghazouani de corruption de népotisme et de clientélisme alors qu’il est inculpé de crimes économiques et financiers. C’est un pis-aller pour un ancien chef d’Etat qui va même jusqu’à jouer la carte de l’unité nationale. Un joker passe partout qu’il a lui-même utilisé pour mieux diviser les mauritaniens. Une fracture ethnique à laquelle il a contribuée en initiant le génocide biométrique qui a fait de milliers de négro-africains et Haratines des apatrides et en accusant les leaders négro-africains, de l’IRA et de TAWASSOUL de groupes racistes.

C’est un cri désespéré d’un ancien président qui appelle ses compatriotes à s’unir autour d’un nouveau parti Ribat pour les Droits et le Renforcement des Générations dirigé par un militant anti-esclavagiste. Un paradoxe d’un ancien chef de l’exécutif qui a passé 10 années à réprimer et à emprisonner les militants de l’IRA dont son président Ould Abeid élu député en prison à l’issue des législatives de 2018.

En définitive c’est une lettre qui passe mal pour les mauritaniens qui attendent de lui qu’il réponde à la justice et non de dénigrer un régime auquel il  s’est battu  personnellement pour assurer l’alternance militaire.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 09 avril 2021)

 

 

 

 

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