Mauritanie : le mouvement centriste le SPD pour s’opposer à Ould Abeid

La création cette semaine à Nouakchott d’un mouvement politique « Sursaut populaire démocratique » SPD né d’une dissidence au sein de l’IRA focalise l’attention des observateurs.

Son coordinateur Balla Touré entend occuper le centre de l’échiquier politique pour contribuer à l’édification d’une Mauritanie égalitaire démocratique et fraternelle et où le vivre-ensemble a un sens selon ses propres termes pour justifier l’une des raisons de la création de la nouvelle mouvance politique. La première raison étant l’échec de Ould Ghazouani à restaurer un état de droit et consolider l’unité nationale et la cohésion sociale. Pour les observateurs ces constats ne sont pas nouveaux.

La véritable raison est une dissidence au sein de l’IRA dont il est resté pendant dix ans secrétaire général du parti de la Refondation, une aile politique du mouvement abolitionniste. Balla Touré et plus d’une dizaine de militants anti-esclavagistes reprochent au président Ould Abeid son rapprochement avec le président mauritanien depuis son élection.

La naissance d’un nouveau mouvement même s’il est issu de toutes les composantes du pays ne fait que grossir le paysage politique sans apporter une différence au mouvement abolitionniste dont Ould Abeid incarne parfaitement et une vraie réponse à la difficile cohabitation écornée depuis 1960. Le SPD est encore une fois hors-jeu et fais le jeu du pouvoir qui pourrait saisir l’occasion pour le reconnaître officiellement. Une vieille recette diviser pour mieux régner qui ne date pas d’aujourd’hui.

Même si son fondateur ne se réclame pas de l’opposition le SPD ne peut trouver un espace libre s’il n’est pas lisible et audible sur le vivre-ensemble un créneau déjà occupé par la CVE et la CVE-VR et une grande partie de l’opposition. Ce sont les militants de l’IRA qui payent encore une fois l’ambition personnelle d’un activiste.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste