Mauritanie : le difficile dialogue politique entre l’opposition et le pouvoir à l’index

Incontestablement les tensions entre l’opposition et le pouvoir des dix dernières années ont fait place à un climat politique apaisé après l’élection de Ould Ghazouani. Cependant la promesse du président mauritanien de normaliser ses relations avec les acteurs politiques et d’engager un dialogue politique pour consolider l’unité nationale et la cohésion sociale, n’est pas totalement au rendez-vous.

 Après plus d’une année de gouvernance, cette volonté politique de Ould Ghazouani apparaît comme un affichage voire un démagogique rejet de l’opposition anti-système pour gagner du temps surtout en profitant de l’union sacrée contre la covid-19 pour gérer une crise sanitaire sans précédent. Le premier ministre vient de rappeler à qui veut l’entendre la disposition du gouvernement à engager des concertations avec les acteurs politiques sans pour autant préciser les modalités pratiques de ce dialogue.

Une pirouette en général utilisée pour contourner les problèmes qui fâchent sur lesquels l’opposition est intransigeante. C’est l’UFP qui répond en pointant les nécessités et les vertus d’un dialogue politique dans un contexte apaisé « consciemment entretenu par les acteurs politiques et la société civile en dépit des difficultés que traverse le pays » selon les propres termes du premier vice-président du parti. Sentiment partagé par les observateurs qui remettent à l’ordre du jour toute la difficulté d’une opposition dispersée et dont une partie considérée contre le système dont les leaders sont pour l’instant écartés de toute concertation initiée par le chef de l’exécutif.

Les bonnes intentions politiques du pouvoir ne suffisent pas pour créer une dynamique de changement auquel aspire notamment le peuple mauritanien. Ould Ghazouani devra franchir à court terme la ligne rouge d’abord en reconnaissant les partis FPC de Samba Thiam et RAG-IRA  de Ould Abeid et ensuite en posant sur la table le règlement du passif humanitaire et de l’esclavage et à long terme en révisant le système électoral qui passe par un nouveau conseil constitutionnel et une nouvelle CENI pour des élections libres transparentes et consensuelles en 2024.

 

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 15 février 2021)

 

 

 

 

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