Recrudescence de cas de viols en Mauritanie : Une ONG sonne l’alarme

L’Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant monte au créneau pour dénoncer la recrudescence des viols dans le pays dans un rapport rendu public cette semaine à Nouakchott et cité par Sahara Médias repris par KASATAYA.

1269 actes de violences sexuelles dont 351 viols. Tels sont les chiffres inquiétants contenus dans le rapport 2020 de l’Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant publié vendredi à Nouakchott. Le cas des victimes mineures est particulièrement préoccupant dans une société conservatrice, où la sexualité reste un sujet tabou. 14 cas de viols ou agressions sur mineur de moins de 5 ans, 62 pour les dont l’âge se situe entre 11 et 16 ans et 129 cas pour ceux dont l’âge varie de 16 à 18 ans.

Les agressions sexuelles sont rarement traitées dans les tribunaux. Les victimes qui portent plainte obtiennent rarement gain de cause. Dans certains cas, elles risquent même de se retrouver dans le box des accusés à la place de leurs violeurs.Le projet de loi sur les violences faites aux femmes et aux filles adopté en 2020 par le gouvernement n’est toujours pas voté par le parlement à cause de la résistance des députés conservateurs et d’une partie de l’opinion.

Cette augmentation des violences inquiète les habitants des quartiers populaires de Nouakchott où l’insécurité est le quotidien des citoyens. Des associations comme l’association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant présidée par Zeinabou Mint Taleb Moussa ou l’Association des Femmes Cheffes de Famille président par Aminetou Mint El Mokhtar se mobilisent pour porter le sujet au cœur des débats et des préoccupations citoyennes mais leurs voix peinent à se faire entendre dans un pays où le viol d’une femme est considéré comme un rapport sexuel hors mariage consenti.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste