Mauritanie : les défis de 2021 de Ould Ghazouani attendus par les observateurs

Dans la crise sanitaire actuelle inédite 2021 annonce une campagne de vaccination contre la covid-19 entre février et mars une des priorités du gouvernement qui va avec le renforcement du personnel soignant en particulier des médecins pour faire face à une deuxième vague meurtrière avec en toile de fond une rentrée scolaire et universitaire sous haute surveillance sanitaire. Les observateurs attendent aussi la fin du feuilleton politico-judiciaire de la décennie Ould Aziz qui laisse apparaître un règlement de compte politique. La perspective de dialogue politique avec l’opposition est considérée comme un impératif pour consolider la démocratie en recul avec les restrictions des libertés et l’unité nationale. Enfin l’assainissement des finances publiques et l’ouverture d’une fenêtre de l’investissement pour soutenir les secteurs de la santé de l’agriculture et de l’emploi et des infrastructures routières et portuaires devront permettre de booster la croissance. Tels sont les principaux défis de 2021 retenus par les observateurs

Incontestablement le défi numéro un du président mauritanien est de faire face à la deuxième vague meurtrière qui risque de se prolonger au moins jusqu’en février et mars 2021 coïncidant avec les premières vaccinations anti-covid-19. La Mauritanie pour l’instant ne dispose que de 20 pour cent de ses besoins c’est-à-dire 850 000 doses. Pour immuniser plus de 4 millions d’habitants les autorités de Nouakchott devront faire appel à l’aide internationale et au privé mauritanien généreux jusqu’ici. En attendant l’urgence est de mettre à contribution des médecins de l’intérieur de la diaspora et de l’étranger pour venir à bout des cas critiques qui ne cessent d’augmenter dans les hôpitaux et centres de santé. En 2021 l’Etat mauritanien devra mettre en place une société nationale de production d’oxygène, un produit vital entre les mains de fournisseurs privés.

Un maillon important pour relancer un système déficient de santé publique qui devra faire face à une mutante du coronavirus qui circule déjà dans le monde. Cette situation grave impacte sur la rentrée scolaire et universitaire sous haute surveillance sanitaire.

Après cette pandémie sans précédent les observateurs pointent les défis politiques dont le plus suivi en 2020 par l’opinion publique et la classe politique toutes tendances confondues, est le règlement judiciaire de l’affaire de la décennie de Ould Aziz. Fort de ses pouvoirs le président Ould Ghazouani semble pourtant avoir négligé les limites que lui impose la séparation des pouvoirs et la marge de manœuvre du parlement en réhabilitant personnellement d’anciens ministres et hommes d’affaires proches de Ould Aziz mis en cause par le rapport de la commission d’enquête parlementaire.

Les mauritaniens attendent en 2021 l’épilogue rapide de cette affaire qui augure un règlement de comptes politiques même si le parquet général n’a pas encore dit son dernier mot sur fond d’un refus de l’ex-président Ould Aziz de signer les procès-verbaux de ses auditions se réfugiant derrière la constitution. Ensuite c’est le dialogue politique avec l’opposition qui tient à cœur Ould Ghazouani qui s’est engagé au début de sa législature à normaliser les relations avant d’engager une vaste consultation avec les leaders de la classe politique.

L’enjeu principal n’est pas seulement dans un dialogue social mais aussi politique. Parmi les cartes de l’opposition figurent en bonne place le règlement du passif humanitaire et la révision du système électoral qui passe par de nouvelles lois qui régissent la CENI et le conseil constitutionnel.

Des revendications qui risquent de créer des tensions politiques avec le pouvoir dont l’objectif est de maintenir le statu quo. Le plus grand défi économique pour 2021 c’est l’assainissement des finances publiques. La dette extérieure avoisinant plus de 2 millions de dollars soit plus de 88 pour cent du PIB risque de compliquer le plan de relance économique. Cependant une fenêtre est ouverte sur le plan des investissements avec la création d’une Agence de Promotion des investissements en Mauritanie pour renforcer l’investissement du privé national et des investissements directs étrangers.

Le coronavirus aura révélé l’urgence d’investissements dans le secteur de la santé et aussi dans l’agriculture pour une production alimentaire autosuffisante qui ne dépendra plus de l’extérieur. La relance de l’emploi des jeunes avec la création d’une agence nationale pour l’emploi ne sera pas en reste.Les infrastructures avec un accent sur les routes et ponts , l’électrification des zones rurales bénéficient d’un financement avoisinant plus de 6 milliards de nouvelle monnaie pour soutenir la croissance en chute libre à cause de la covid-19.Réussir le programme quinquennal c’est la priorité du chef de l’Etat qui devra opérer un changement dans la lutte contre la corruption qui fait perdre à l’Etat des milliards de nouvelle monnaie qui s’envolent chaque année vers les banques étrangères et les paradis fiscaux. En attendant la justice devra récupérer tous les biens de l’Etat volés par le régime de Ould Aziz.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 12 janvier 2021)

 

 

 

 

 

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