Mauritanie : le projet politique de TAWASSOUL dans le collimateur des observateurs

La vision de la réforme que vient de publier le premier parti de l’opposition mauritanienne focalise l’attention des observateurs qui pointent un projet politique qui positionne TAWASSOUL comme un parti d’opposition au système.

Un projet politique de TAWASSOUL qui intervient au moment où les observateurs et analystes politiques s’interrogent sur le silence de l’opposition sur la gouvernance de Ould Ghazouani et les lenteurs de la justice sur le dossier Ould Aziz. Cette vision de la réforme du premier parti de l’opposition telle que relayée par la presse nationale ne présente aucun intérêt sur le plan de la résolution de la principale contradiction mauritanienne, la cohabitation écornée par le système politique instauré depuis 1960 et exacerbé par le pouvoir militaire depuis 78.

L’absence de perspectives d’une réforme de l’éducation nationale avec l’introduction des langues nationales et la résolution définitive du passif humanitaire traduisent un document pas à la hauteur de l’ambition d’un grand parti. Au plan politique le parti islamiste se limite aux revendications anciennes de l’opposition démocratique qui tournent essentiellement autour du dialogue inclusif et d’un système électoral consensuel.

Le raccourci de la restitution des biens volés par le régime de Ould Aziz est une vision simpliste des graves accusations de gabegie et de corruption de l’ex-président Ould Aziz. Alors que les enquêtes préliminaires par la police des crimes économiques et financiers piétinent depuis plus d’un mois.

Au plan économique la réforme prônée ne peut se limiter à une consultation des mauritaniens sur les revenus attendus du gaz. De même la vision sociale ne se résume pas à la lutte contre les extrémistes islamistes alors que le parlement actuel dont 10 députés de Tawassoul n’arrivent pas à adopter la loi contre les violences faites aux femmes. C’est finalement un document qui ressemble fort à un condensé d’un parti d’opposition au système et non contre le racisme d’Etat.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 27 novembre 2020)

 

 

 

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