Mauritanie : les premiers enseignements de la visite de Ould Ghazouani au Gorgol

Les premiers jours de la visite du président mauritanien au Gorgol offrent l’occasion des observateurs de tirer les premières conclusions. S’il est très tôt de faire le bilan il n’en demeure pas moins que les premiers enseignements sont édifiants sur la gouvernance de Ould Ghazouani un an après son élection.

Aux observateurs qui réclament une visite audible et lisible des problèmes de la vallée, les deux journées ont révélé un président qui a écouté plus les cadres de son parti et les élus des collectivités locales que les populations d’une région dont les blessures profondes sont loin d’être cicatrisées. Résultat des courses.

Des discours et peu de décisions fortes pour rompre avec l’annonce de projets de développement déjà prévus comme l’électrification de l’Aftout Chargui qui concerne 35 communes pour un montant de 18 millions de dollars, un projet sur les rails des bailleurs de fonds en partenariat avec l’OMVS. C’est donc dire que la forte délégation ministérielle qui accompagne le chef de l’Etat apparaît plus comme un affichage qu’une volonté de changement politique.

Les habitudes folkloriques de suite présidentielle sont toujours légion alors que la sortie de crise s’annonce comme un double casse-tête sanitaire et socio-économique. Le chef de l’Etat est passé à côté du lancement de la rentrée scolaire 2021-22 pour annoncer au moins l’introduction des langues nationales dans le système éducatif dans une région à l’instar de toute la vallée qui connaît une hécatombe des résultats du baccalauréat ces dernières années.

Par ailleurs l’absence de décisions sur la régionalisation ou décentralisation poussée pour donner un nouveau cap aux conseils régionaux donne l’impression que le président navigue à vue des problèmes de développement local se contentant de vives critiques des collectivités anarchiques.

Enfin dans une région à vocation agro-pastorale Ould Ghazouani s’est contenté de citer les problèmes d’une agriculture extravertie alors que les populations s’attendent à des réformes foncières, problème numéro un de la vallée.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 17 novembre 2020)

 

 

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