Mauritanie : ce que cache l’appel boycott de la langue française à Nouakchott

L’appel au boycott des produits et la langue française par les islamistes à Nouakchott contre les attaques de l’islam et son prophète par la France continue de susciter des réactions sur les réseaux sociaux.

Les réactions politiques relayées à Nouakchott par les islamistes sur les propos du président français sur les caricatures inquiètent les observateurs. Cette incitation au boycott des produits français mais surtout le français par les mauritaniens cache un enjeu national mené tambour battant par les chauvins arabes qui veulent profiter de l’occasion pour régler la question de la langue française en Mauritanie.

C’est le sens de la mise en garde du porte-parole de l’UFP Lo Gourmo aux islamistes contre la division du peuple mauritanien sous prétexte de la langue française. Pour les observateurs la manifestation contre le président français ce vendredi à l’appel de l’érudit et guide religieux Ould Deddew et les réactions de boycott du français par des extrémistes arabes et certaines radios libres à Nouakchott ne visent pas en réalité la France mais les locuteurs mauritaniens du français.

Une revendication qui ne date pas d’aujourd’hui et menée par les baasistes au pouvoir sous le régime de Ould Taya de 84 à 2005. Cette idéologie importée d’Irak et de Syrie est responsable des déportations de milliers de négro-africains au Sénégal et au Mali en 89 et de l’assassinat de 28 soldats noirs en 91 à Inal. Une épuration ethnique qui vise à dénégrifier la Mauritanie.  Les caricatures deviennent ainsi une aubaine pour les nationalistes arabes anti-français d’apparaître comme les défenseurs de l’islam et de la langue arabe au point que les plus extrémistes demandent une rupture diplomatique avec Paris.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya.com le 30 octobre 2020)

 

 

 

 

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